0665629/05/1968POITIERS
Pas de salaires inférieurs à 3,50 et 5 fr de l’heure, réclament-ils
Les positions restent durcies sur tous les fronts défendus par les grévistes de toutes obédiences syndicales.
Le fait du jour en ce domaine est probablement la venue au mouvement amorcé la veille, des travailleurs du bâtiment.
Lundi, le travail avait cessé sur les chantiers de la ZUP. Hier matin, plusieurs centaines d’ouvriers du bâtiment se sont réunis à la Maison du Peuple. Ensemble ils ont fait le tour de leurs revendications. Celles-ci, dûment consignées, ont été portées à la Chambre patronale du Bâtiment.
M. Laumont, secrétaire général de l’UD CGT, a dirigé les débats.
Mises à part deux entreprises, toutes les autres étaient représentées.
L’essentiel des revendications porte sur les salaires anormalement bas sur certains chantiers.
Les propositions de M. Laumont furent finalement acceptées. On lira plus loin dans quelles conditions.
M. Lestage, dans son allocution, a souligné la divergence de vues existant sur les chantiers entre les chefs et les ouvriers. Les chefs, a-t-il dit, n’ont pas compris les raisons des ouvriers.
Sans doute ces derniers auraient-ils à s’accrocher pour faire admettre la nécessité d’une activité syndicale sur les chantiers. Il ne s’agit que d’une défense du niveau de vie.
On a entendu M. Balestrat, qui a fait le point de la situation à l’entreprise S.C.E.P.E.R. à la ZUP.
Devant les événements, un petit comité s’est formé. Il est entré en contact avec la Direction au cours de la journée de lundi. Les conversations se sont déroulées dans un climat très calme.
Il n’y a pas eu d’objections majeures sur les propositions faites par le personnel. Ces propositions portent sur une revalorisation des salaires.
Les grévistes demandent également la suppression du travail à la tâche et l’incorporation des primes au salaire. Ils réclament la liberté syndicale à l’intérieur de l’entreprise et la réduction des horaires de travail sans effet sur le niveau des salaires.
L’assistance a adopté à l’unanimité les propositions suivantes :
- Pas de salaire à l’embauche intérieur à 3.50 l’heure. Pour les professionnels, pas de salaires inférieurs à 5 f l’heure.
- Pour les salaires au-dessus de ce niveau, augmentation de 15 %.
- A travail égal, salaire égal.
- Il est demande une révision de la convention collective départementale et l’action syndicale se dirige vers l’obtention d’un salaire national du Bâtiment.
Il a été demandé également l’abaissement de l’âge de la retraite.
Hommage a été rendu aux travailleurs du Bâtiment de nationalités étrangères qui manifestent leur solidarité à leurs camarades français.
Aux cris de « Nos salaires », les grévistes formés en cortège, se sont dirigés vers la Chambre patronale du Bâtiment, où de premières conversations devaient avoir lieu sur le contenu du cahier de revendications.
La manifestation s’est déroulée dans le calme.
Photo : Les travailleurs du bâtiment en grève ont manifesté dans les rues de Poitiers
le 22/06/2022 à 16:01
Source : La Nouvelle Republique du Centre Ouest
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