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Plus de 5.000 personnes ont participé hier soir au meeting organisé par les centrales syndicales, et depuis fort longtemps on l’a vu à Châtellerault un tel rassemblement. Trois défilés s’étaient formés, l’un partant du Pont de Loudun, le second de Châteauneuf, le troisième de la plaine d’Ozon, pour se rendre Boulevard Blossac, devant l’Hôtel de Ville.

Sur le perron de la Maison Commune, avait été installé la tribune, du haut de laquelle, les orateurs s’adressèrent à l’immense foule. Entouré des représentants des divers syndicats, M. Pairault, de la CGT-FO présidait ce meeting. Prenant la parole, après avoir remercié l’assistance, il invita à se rendre ce matin à 10 h., au Stade de la Madeleine à Poitiers.

Les orateurs

M. Monfort, représentant les étudiants, déclare à l’adresse des travailleurs : « Nous sommes venus simplement pour nous mettre sous votre direction et vous soutenir ».

M. Pichard (CFDT) : Les Syndicats invitent « A combattre sans réserve, un régime qui a fait son temps ». « Nous avons mis en garde contre cette politique pratiquée, celle des bas salaires ». Après avoir stigmatisé le « Pouvoir personnel » qui s’oppose à la contribution des organismes à la politique du pays, il termina en disant « qu’il faut un changement radical de la politique actuelle ». « Il faut une politique dont le programme soit élaboré par l’ensemble des citoyens ».

M. Pasquet (FEN) : indiqua la raison pour laquelle les enseignants sont aux côtés des travailleurs en lutte. C’est parce que leur situation est la même. Ils énumèrent les principaux points des revendications de l’enseignement : « il faut une réforme » mais autre chose que la réforme Fouchet ».

« Pour l’aboutissement des revendications des travailleurs et celles de l’enseignement il n’y a qu’une possibilité, une politique de gauche ».

M. Pairault (CGT-FO) : déclara « qu’il ne faut pas céder à l’entêtement d’un gouvernement au service du capitalisme ».

Lui aussi énuméra brièvement les principales revendications des travailleurs. « Si 9 millions de travailleurs sont en grève c’est l’ensemble du système économique qui est en cause ».

Il termina en disant que le protocole des accords ne peut pas satisfaire entièrement.

M. Servolle (CGT) : Après avoir fait ressortir que l’on en était au 11^ème jour de grève, rappela les principales revendications et affirma avec force que c’est à l’essentiel des objectifs que les travailleurs veulent parvenir.

« On pouvait penser qu’à ce 11^e jour tout s’effondrerait. Il n’en est rien, au contraire la lutte devient plus active ».

Après avoir évoqué la montée de certains prix des denrées il dit : « Les petits commerçants, les petits artisans sont victimes des monopoles. Leur intérêt est de venir aux côtés de la classe ouvrière en lutte ».

Il s’éleva ensuite contre le vote auquel on voudrait procéder dans des entreprises pour la reprise du travail : « Nous ne voulons pas de vote ! C’est la grève pour l’aboutissement de nos revendications que nous avons choisie ».

Lui aussi termina en disant : « Nous voulons un Gouvernement qui ait dans son programme les revendications des travailleurs ».

La motion

M. Augras devait terminer par la lecture de la motion ci-après :

« L’ensemble des Comités de grève du Châtelleraudais CGT, CGT-FO, CFDT, CGC, FEN, SGEN, ont manifesté la volonté de voir la constitution d’un gouvernement populaire et d’action démocratique qui :
- satisfera les revendications essentielles des travailleurs manuels et intellectuels ;
- réalisera les réformes profondes pour soustraire l’État à l’emprise des monopoles capitalistes ;
- mettra en œuvre un plan démocratique de développement économique et social ;
- organisera la participation des citoyens aux décisions touchant la vie économique, culturelle et politique du pays.

A l’issue du meeting, un défilé se forma qui parcourut les principales rues du centre sans incidents.

Photo : La manifestation