0678210/06/1968POITIERS
Un communiqué des organisations syndicales de la Pile Leclanché :
Le personnel de la Pile Leclanché, usines de Chasseneuil et de Poitiers, a été appelé à se prononcer à bulletin secret, samedi 8 juin entre 10 et 11 h. sur la question suivante :
« Seriez-vous d’accord pour reprendre le travail sur la base des propositions de la direction (notes des 1er et 6 juin), excluant du protocole d’accords de Grenelle le paragraphe concernant le droit syndical ? ».
A la majorité, le personnel s’est prononcé contre la reprise du travail dans ces conditions.
Points demandés
- Paiement des jours en totalité, avec récupération de 50 pour cent. Aucune incidence de la grève sur le calcul de la prime de fin d’année.
- Prime de fin d’année égale à un mois de salaire, calculée au prorata des jours de présence. Cette prime doit être dissociée de toute autre forme nouvelle d’intéressement.
- Études approfondies et signature de la proposition d’accord d’entreprise remise par les organisations syndicales. Ce projet d’accord ne comportant aucune revendication de salaire et ne portant que sur des problèmes dont l’acceptation n’entraînait pour la direction, aucune charge supplémentaire importante mais aurait contribué à apaiser un climat particulièrement tendu.
- Droit syndical avec droit de réunion en dehors des heures de travail.
- Sécurité de l’emploi à l’intérieur de la société en période économique favorable.
- Réduction des heures de travail sans diminution de salaire, indexé sur la productivité.
- Définition d'une politique de rémunération, l’adoption d’une corrélation : poste de travail, classification, salaire.
- Pourvoir à un emploi nouveau ou vacant doit s’effectuer préférentiellement par promotion interne, réglementation de l’usage des tests psychotechniques.
- Formation permanente de l’ensemble du personnel.
- Amélioration du fonctionnement, du comité d’entreprise, de l’assemblée des délégués du personnel, tout particulièrement par une information plus large et un budget moins ridicule (actuellement 0,39 pour cent de la masse salariale).
- Reconstitution de carrière pour les personnes quittant la société et mention de l’inventeur sur les brevets déposés par la société.
Points obtenus
Avance de salaire de 50 pour cent pour les jours de grève, avant le 3 Juin mais récupération des heures perdues jusqu’à cette date.
- Paiement de cette avance après la reprise du travail et la mise sur pied d’un calendrier de récupération,
- Prime de fin d’année actuelle avec abattement pour les jours de grève non-récupérés (5 pour cent par jour). Cependant, toute personne entrant dans la société avant le 1er septembre de l’année en cours, aura droit à une prime calculée au prorata de son temps de présence.
- Pas de signature d’un accord entreprise, toutefois, les points suivants ont été accordés :
- Pas de mesures discriminatoires envers les grévistes à la reprise du travail.
- Dans la mesure du possible, reclassement du personnel dans la société, la C.G,E. ou dans la région dans le cas de compression importante d’effectifs.
- Séparation forfait-prime d’ancienneté sur la feuille de paye (ce point n'étant d’ailleurs que la simple application de la loi en vigueur.
- Pourvoir un emploi nouveau ou vacant s’effectue préférentiellement par promotion interne,
- Le droit syndical dans l’entreprise est refusé systématiquement jusqu’à ce que ce point. fasse l’objet d'une loi ratifiée par le Parlement.
Remarque :
Les accords de Grenelle, mis à part le paragraphe concernant le droit syndical, seront appliqués (notes de la direction 1er et 6 juin 1968).
le 25/06/2022 à 12:42
Source : Centre Presse
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