0682425/06/1968POITIERS
On nous communique :
L’évolution des prix est aujourd'hui le problème numéro 1 de notre pays.
Une propagande insidieuse rend responsable des nombreuses hausses déjà constatées les accords intervenus entre syndicats ouvriers et entreprises patronales.
L’UD FO proteste avec force contre une interprétation aussi simpliste.
Les difficultés économiques et financières de la France sont, en effet, antérieures aux événements de mai 1968.
Depuis longtemps, il apparaissait clairement que le plan de stabilisation, prolongé par le Ve Plan, avait eu pour effet de restreindre la consommation des salariés et par conséquent, de freiner la production en aggravant le chômage.
La solution ne pouvait consister qu’en une relance de la consommation. C’est cette relance, imposée par l’action syndicale, qui doit être aujourd’hui encouragée. Elle ne saurait être compromise par une politique de laisser faire dans le domaine des prix.
L’UD FO, au moment où se réunit le comité national des prix, souligne que les augmentations de salaires et les avantages sociaux obtenus par les travailleurs ne représentent qu’une fraction du coût de revient, variable suivant les branches professionnelles.
De plus, les progrès de la productivité et l’accroissement des profits permettent d’absorber des avantages sociaux dont le gouvernement lui-même a avoué la nécessité. FO ne les laissera pas remettre en cause.
Le moment est venu d’agir sur les structures de production, de commercialisation et de distribution, afin de consolider et d’améliorer le pouvoir d'achat.
FO exige, en conséquence, des pouvoirs publics, une politique active sur ces points essentiels de l’économie française, surtout au moment où elle doit faire face à la concurrence internationale.
L’inflation, brandie comme une menace pour faire pièce aux revendications ouvrières n’est pas inévitable. Elle peut, elle doit être combattue. FO s’élève contre ces arguments développés strictement dans un but électoral et qui discrédite l’action légitime du mouvement syndical.
Des hausses nombreuses, parfaitement injustifiées et donc spéculatives sont actuellement enregistrées partout. Elles sont le fait aussi bien d’industriels qui réclament la liberté des prix pour « rattraper » les accords signés avec les syndicats, que le fait de nombreux commerçants qui profitent de la situation.
Notre organisation syndicale est fermement décidée, si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates et sévères, à mobiliser l’ensemble de ses militants pour organiser les manifestations nécessaires contre les commerçants et industriels responsables d’une situation dont salariés et retraités font les frais.
le 26/06/2022 à 10:58
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org