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Hier, a eu lieu l’enterrement civil d’un brave ouvrier, enlevé avant l’âge, après une longue maladie, à sa famille et à ses nombreux amis. Plus de deux cents personnes ont accompagné Charles-Célestin Rossignol à sa dernière demeure. M. Camille Ferré, membre de la Chambre syndicale des ouvriers et M. Guimbaud, président de la Loge maçonnique de Poitiers ont pris la parole au bord de sa tombe.

M. Camille Ferré, membre de la Chambre syndicale, a pris la parole en ces termes :

Messieurs,

Ce n’est pas en vain qu’on frappe à la porte de la Loge maçonnique. Quel que soit le secours qu’on sollicite, on est certain de l’obtenir car notre loi nous fait obligation de donner ce qu’on nous demande. Confiants dans la légitimité de votre requête, vous êtes venus spontanément nous prier de vous aider à rendre les derniers devoirs au camarade que vous venez de perdre et nous, sans hésiter un seul instant, sans vous demander sur quoi vous vous fondiez pour faire cette démarche, nous sommes venus nous unir à vous au bord de cette tombe.

Si vous avez compris que les francs-maçons sont des ouvriers pour lesquels il ne doit exister ni trêve ni repos, lorsqu’il s’agit d’aider les hommes, vous êtes dans le vrai. Vous avez saisi, sans vous en douter, un des côtés de notre œuvre et nous, en venant à ce funèbre rendez-vous, nous essayons de vous prouver que nous seront toujours prêts à vous porter secours dans toutes les circonstances.
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