« Retour

0684616/11/1882POITIERS

RÉCOMPENSES AUX VIEUX OUVRIERS

Dimanche a eu lieu, dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville de Poitiers, la distribution des récompenses décernées par le Conseil des Prud’hommes aux deux ouvriers qui, par leur travail et par leur bonne conduite, ont été jugés dignes de cette distinction.

La cérémonie était présidée par M. Augé, adjoint au maire.

Le préfet, le tribunal de commerce et la Société philanthropique étaient représentés à cette petite fête.

Devant un nombreux public, M. Patou, président du Conseil des Prud’hommes, a prononcé un discours dans lequel il a rappelé la fondation des prix et les noms des donateurs. Puis il a fait la biographie des deux ouvriers qui ont mérité les prix cette année.

Notre premier lauréat, Édouard Gautron, a dit M. Patou, est entré en 1847 dans l’atelier de M. Gris, serrurier à Poitiers, il avait 17 ans.
.../…

M. Paul Boire, à qui le Conseil a décerné le deuxième prix, a 62 ans. Entré en 1847 chez M. Pincé, marbrier, il a de suite conquis son estime et son amitié par le zèle avec lequel il s’employa à son service. Ouvrier poseur, il ne travaillait jamais à l’atelier ; toujours en rapport direct avec les clients de son patron, il savait pas sa complaisance et le soin qu’il apportait à les contenter s’attirer l’estime de tous.
.../…

La Chambre syndicale des corporations ouvrières réunies de Poitiers, représentée par son bureau, a ensuite adressé ses félicitations aux lauréats. Voici les paroles prononcées par M. Mercier, au nom du bureau de la Chambre syndicale :

Messieurs,

En conviant les membres du bureau à votre fête de famille, autrement dit fête du travail, vous avez fait œuvre de fraternité et vous avez également, par cet acte, sanctionné l’existence légale de la Chambre syndicale des corporations ouvrières réunies de Poitiers.

Vous avez aussi compris, Messieurs, que notre institution n’était nullement hostile à l’état actuel social et que, lorsque l’ouvrier organise avec ses propres ressources, une Société de secours et de prévoyance, c’est dans le but d’opposer une digue à la misère qui trop souvent l’étreint. Bien coupables sont ceux qui, avec dessein, cherchent à en dénaturer les intentions.

Si nous nous permettons cette petite digression, c’est pour répondre aux attaques qui ont été dirigées contre la Société dont nous sommes les humbles représentants.

Qu’il nous soit permis, Messieurs, d’adresser aux dignes vétérans de l’atelier et laborieux champions du travail, nos cordiales et sincères félicitations ; c’est une récompenses à ajouter à celle que vous avez bien voulu leur accorder aujourd’hui.

La Chambre syndicale tout entière s’associe aux remerciements que nous avons l’honneur d’adresser à M. le président du Conseil des Prud’hommes et à ses dignes collaborateurs.

Que les honorables fonctionnaires de l’État, ainsi que Messieurs les Conseillers municipaux qui ont, par leur présence, rehaussé l’éclat de cette solennité, daignent agréer nos respectueux hommages.

Les membres du bureau :
Mercier Jacques, impri.-lith., secr.-général.
Vitteman, brossier, secrétaire adjoint.
Corcelle Léon, gantier, trésorier général.
Crochet, forgeron, trésorier adjoint.

 

 

le 30/06/2022 à 19:27

Source : L'Avenir de la Vienne

prud'hommes, prix, fête

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation