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Le mouvement de grève tend à se généraliser à Châtellerault, sans uniformité toutefois. Certaines entreprises sont restées à l’écart, (SOCOTRA, GIRON par exemple). D’autres ont opté pour une grève temporaire. Enfin, une troisième catégorie a décrété la grève générale illimitée (SOCHATA). Ici les effectifs occupent les lieux de travail ; là ils se replient dans les cantines (JAEGER).

Les grands thèmes de revendications sont repris un peu partout, mais chaque entreprise profite des circonstances pour ressortir ses propres dossiers. Dans notre analyse, nous nous attacherons surtout aux revendications particulières.

Dans plusieurs cas les délégués ont effectué des démarches à la sous-préfecture - soit seuls, soit avec escorte - (usine Bléreau), afin d’informer le représentant du gouvernement.

CHEZ JAEGER, GREVE LIMITEE DE 10 H. A 22 H.

N’ayant pas obtenu satisfaction par voie de dialogue, les syndicats CGT et CFDT de l’usine Jaeger ont lancé un ordre de grève limitée - de 10 h à 22 h - en réservant l’attitude à adopter par la suite. Leur appel a été entendu par 95 % du personnel. Un piquet efficace a dissuadé le reste de l’effectif de reprendre le travail l’après-midi.

Les revendications se situent à trois niveaux. Sur le plan national, elles reprennent les points déjà connus. Sur le plan de l’entreprise, elles réclament surtout la parité avec la région parisienne. Sur le plan de l'établissement, elles portent sur les modalités d’application de la prime de transport (récemment obtenue) et sur le remplacement de la prime-rendement, par une prime fixe.

A LA M.A.C.

Le mouvement est suivi à 95, %.

Le maintien en activité de l’établissement figure bien entendu, parmi les revendications.

USINE DE DOMINE

Aux revendications générales s’ajoutent les deux revendications qui avaient motivé l’arrêt de la semaine dernière (augmentation horaire de 0 F 20, et maintien d’un salaire minimum en dépit des diminutions d’heures de travail). La quasi totalité, du personnel a cessé le travail.

ZONE DU SANITAL

L’activité a presque totalement, cessé dans la zone du Sanital. Arrêt illimité chez Rivet, arrêt total chez Merceron.

A LA SFENA

A la SFENA, la grève était effective, hier pour une journée à 97 %. Aux revendications nationales, le personnel ajoute sur le plan de l'entreprise, les revendications suivantes :

« Le personnel, de la SFENA insiste pour que cesse la disparité des salaires entre Neuilly et Châtellerault. Pas de salaires inférieurs à 600 F, notamment pour un manœuvre et une femme de ménage ; transformation de la prime de fin d’année, en treizième mois, égale au douzième du salaire annuel ; prime de transport.

AUX Ets BLEREAU

Le personnel des établissements Bléreau à Cenon s’est mis en grève à 100 % avec occupation des locaux hier matin à l’appel des syndicats CGT, CFDT, qui présentent, en dehors des revendications sur le plan national, les revendications suivantes sur le plan de l’entreprise :
- Augmentation générale des salaires et compensation de la perte subie depuis un an par les ouvriers. Maintien des 45 heures, payées 48 heures ;
- Un pouvoir plus élargi du comité d'entreprise ayant par l’ordonnance du 18 juin 1966 : un droit de l’information ; un pouvoir de contrôle ; un droit de regard sur les programmes de fabrication et les prévisions couvrant un trimestre.

AUTRES SECTEURS

Les PTT sont en grève à 90 %. Les établissements bancaires étaient fermés hier. A la SNCF et à l’EDF la situation demeure inchangée (100 % et 90 %).