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0687006/08/1885POITIERS

L’ÉLECTION DES PRUD’HOMMES

Dimanche prochain doit avoir lieu des élections pour la reconstitution du Conseil des Prud’hommes de Poitiers.

On n’a pas oublié dans quelles circonstances les membres ouvriers du Conseil ont été amenés à donner leur démission. Tous les membres de ce Conseil, ouvriers et patrons, avaient demandé au Conseil municipal de voter une subvention qui permit d’attribuer aux prud’hommes des jetons de présence comme indemnité du temps que leurs séances leur faisait perdre. Le Conseil municipal avait mis à prendre une décision un peu de lenteur que les ouvriers prud’hommes avaient interprétée comme équivalant à une fin de non recevoir et, dans ce sentiment, ils avaient donné leur démission.

Depuis lors, le Conseil municipal a prouvé que l’on s’était trop hâté de préjuger de ses dispositions ; il s’est montré favorable à la demande des prud’hommes et il eût voté une somme suffisante pour assurer un traitement égal à tous les membres du Conseil, si le Maire n’eût été d’avis de n’accorder des jetons de présence qu’aux membres ouvriers.

C’est dans ces conditions nouvelles que l’administration a convoqué, pour dimanche prochain, 9 août, les électeurs qui peuvent prendre part à la formation du Conseil des prud’hommes.

Il y a lieu d’élire huit ouvriers prud’hommes et un patron de la troisième catégorie.

Est-il nécessaire d’insister auprès des électeurs pour qu’ils se rendent nombreux au scrutin de dimanche ? Nous ne le croyons pas.

La suspension des audiences du Conseil des prud’hommes est on ne peut plus préjudiciable aux intérêts des ouvriers et des patrons.

Ainsi que nous le rappelions au mois de mai, lors de la démission qui rend nécessaire le scrutin de dimanche, nous subissons en ce moment, en France comme à l’étranger, dans notre région comme dans le reste de la France, à Poitiers comme dans beaucoup d’autres villes, une crise dont souffrent également les patrons et les ouvriers.

Cette situation est malheureusement trop propre à multiplier les conflits entre les ouvriers et les patrons et ceux qui sont quelque peu mêlés aux affaires savent que, le plus souvent, les grèves et les coalitions les plus graves n’ont pour origine que des malentendus et des dissentiments sans grande importance au début.

Ces dissentiments, aucune juridiction n’est à même de les aplanir aussi sûrement que les Conseils de prud’hommes. Ceux qui relèvent de cette juridiction apprécient toute l’importance du rôle qu’elle joue dans le mouvement des affaires. De l’avis de tous, les Conseils de Prud’hommes doivent puissamment contribuer à la solution de la question sociale qui aujourd’hui domine certainement la question politique. L’accord entre le travail et le capital, l’entente entre l’ouvrier et le patron, doivent être le but de la démocratie et seront son plus beau triomphe.

Depuis la dislocation du Conseil des prud’hommes de Poitiers, il doit s’être accumulé bon nombre d’affaires et ce Conseil, aussitôt reconstitué, devra beaucoup travailler. Il est donc nécessaire que les électeurs fassent de bons choix, ne portant sur les listes que des hommes compétents et dévoués, travailleurs et surtout, qu’ils ne rendent pas un second tour de scrutin nécessaire par des abstentions que rien ne justifierait.

 

 

le 07/07/2022 à 19:11

Source : L'Avenir de la Vienne

élections, municipalité, démission

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