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Primitivement prévue pour le 1^er juillet dernier, la fermeture de la Manufacture Nationale d’Armes avait été reportée au 1^er octobre. Quelques espoirs pour son maintien devenaient donc logiques.

Or, dans la journée d’hier, l’ingénieur général des fabrications d'armements Rempant, accompagné d’un adjoint, s’est déplacé spécialement à Châtellerault et s’est rendu auprès des autorités locales, ainsi qu’à la Manufacture pour faire connaître que la décision était maintenant prise de la fermeture. Celle-ci, qui semble maintenant irréversible, a été fixée au 1^er novembre prochain

Cette décision ne manquera pas de poser certains problèmes aux membres des personnels encore en activité, 400 environ.

A l’entrée de l’hiver, des problèmes locaux se poseront surement aussi. Voici donc une question qu’il sera intéressant de suivre de près, en espérant que les solutions les meilleures seront données aux uns et aux autres.

Pour la MAC un « cadeau » du ministre

On nous communique :

Le Comité de liaison des organisations syndicales de la Manufacture a été reçu en audience ce matin 8 août par les représentants du ministère des Armées (D. T. A. T.), en présence de la Direction de l'Etablissement.

Ces derniers ont annoncé, sur ordre du ministre que la fermeture était repoussée au 1^er novembre 1968.

C'est un grave manquement au « relevé des conclusions » arrêtés à l’échelon national et signé par le ministre le 4 juin dernier, car il était dit entre autre :

« La décision de fermeture de la Manufacture fixée au 1^er juillet est reportée au 1^er octobre 1968. Ce délai sera mis à profit pour étudier les possibilités d’activités supplémentaires à offrir à cet établissement ».

Cette décision va à l’encontre également de la prochaine visite que devrait faire à la MAC une délégation de la Commission de la Défense Nationale dans la semaine du 16 au 22 septembre prochain.

Cela montre s’il en était besoin, l’arbitraire des décisions ministérielles qui, dans ce cas, ne tiendraient pas compte des avis d’une Commission de Parlementaires.

Une fois de plus les travailleurs de la MAC se trouvent placés devant une décision unilatérale, sans qu’aucun dialogue ne puisse être engagé avec les représentants de l’Administration.

Aucune réponse n’est non plus donnée au mémoire transmis par le Comité de liaison de la MAC au ministère des Armées.

A l’image de l’ORTF (licenciement des journalistes), l’arbitraire gouvernemental tend à priver de leur emploi plus de 500 travailleurs châtelleraudais, y compris ceux du Dépôt Commun Hawk.

Ce serait dans un cours délai plus de 2.000 habitants de notre localité qui devraient quitter Châtellerault.

D’autre part ce « cadeau » ministériel publié 48 h. avant le départ en vacances annuelles, a un caractère inhumain sans précédent, que les travailleurs, leurs familles, et toute la population laborieuse apprécieront à leur juste valeur.

« Camarades de la MAC, le Comité de liaison n’a pas terminé son action. Il continuera à œuvrer auprès de tous les gens de bonne volonté pour que notre établissement d’une part, et la ville de Châtellerault d'autre part, n’aient pas à supporter une décision inique qui est contraire aux intérêts de tous les personnels et de toute la population laborieuse de Châtellerault et de la région.

Le Comité de Liaison de la MAC.