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0699313/03/1969POITIERS

GRÈVE LARGEMENT SUIVIE DANS LA VIENNE

Quelques incidents et bousculades à Poitiers

Le mouvement de grève du 11 mars a été largement suivi dans la Vienne. Le secteur nationalisé a répondu à l’appel des Unions départementales. Dans l’enseignement, la FEN avait demandé à ses adhérents d’observer vingt-quatre heures de grève. Dans les secteurs public et privé, également concerné par le mouvement déclenché à la suite de l’échec de « Tilsitt », la grève a été suivie par les personnels syndiqués.

Pas de courrier, pas de courant, pas d’eau quelque fois, pas de feu de circulation, industries stoppées, tels ont été les « aléas » de cette journée revendicative.

Nombreux étudiants à la Maison du peuple

La CGT, la CFDT et la FEN avaient organisé mardi matin, à la Maison du peuple, un meeting. L’AGEP-UNEF s’est associée à la grève et a très largement participé à cette réunion qui groupait un millier de personnes environ.

Tour à tour, M. Collet (CGT), Laumont (UD CGT), Nony (section départementale de la FEN), Vidal (UD CFDT) ont pris la parole pour faire le point de la situation et définir la position de leur syndicat.

Dans une motion, qui fut portée en cortège à la préfecture, les syndicats résument le but de la journée du 11 mars et rappellent les principaux points de leurs revendications.

La résolution

« Les travailleurs en grève le 11 mars 1969,

« Constatent l’échec de la conférence tripartite de Tilsitt, échec provoqué par la volonté des deux parties : patronale et gouvernementale,

« Décident de poursuivre la protestation après cette journée dans toutes les professions et les entreprises sous les formes que détermineront les travailleurs pour imposer :
« - le rattrapage du pouvoir d’achat du mois de juin dernier ;
« - que la hausse des prix n’ampute pas systématiquement le pouvoir d’achat dont la progression doit être constante ;
« - qu’une augmentation substantielle du SMIG soit immédiatement accordée ;
« - que les retraites et pensions fassent l’objet d’un réajustement important, notamment dans le secteur privé ;
« - que les discussions en vue d’accords contractuels s’engagent par ministère, par branches professionnelles et d’entreprises sur l’évolution des salaires au titre de l’exercice 1969.

« Les travailleurs unis dans la lutte actuelle s’engagent à poursuivre l’action pour faire aboutir leurs revendications ».

Drapeaux rouges et bousculades

A l’issue du meeting, un cortège s’est formé pour se rendre à la préfecture. Plus de 1.800 personnes y participèrent. Là aussi les étudiants étaient très nombreux. Rue de la Cathédrale, puis devant « Les Dames de France », des bousculades se sont produites entre le service d’ordre de la manifestation et les porteurs de drapeaux rouges.

Au terme du parcours, place de la Préfecture, dont les grilles avaient été fermées, le cortège avait grossi et les pancartes s'étaient multipliées. Tout au long du trajet, des slogans, « A bas le capitalisme », « Tilsitt trahison », « Poursuivons le combat, ce n’est que le début », « Le pouvoir aux travailleurs », etc., furent scandés.

Tandis qu’une délégation entrait à la préfecture pour déposer la motion, et que « L’Internationale » était chantée par les étudiants porteurs de drapeaux rouges, un petit groupe de jeunes gens arrivant par la rue Victor-Hugo s’approcha et entonna « La Marseillaise ». L’un d’entre eux, semble-t-il, fit le salut des « fascistes ». C’est alors qu’aux cris « Le fascisme ne passera pas », ils furent refoulés en dehors de la place par les porteurs de drapeaux rouges. Il y eut même un vif dialogue entre adversaires, tentant les uns et les autres de s'expliquer.

Photo : Le cortège des manifestants rue Victor-Hugo à Poitiers

 

 

 

le 15/08/2022 à 13:56

Source : Centre Presse

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