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La journée de grève nationale, mardi, s’est déroulée dans le calme. Elle a été diversement suivie. C’est ainsi que l’on comptait 80 pour cent à la SNCF, 90 à l’EDF, 70 dans les PTT, autant à la Sécurité sociale, 80 pour cent dans les Finances, etc...

Dans le secteur privé, il est assez difficile de se faire une idée précise du fait de coupures de courant.

En fin d’après-midi, un meeting réunissant plusieurs centaines d’auditeurs se tint salle de l’Ancien Musée.

M. Garreau, du syndicat FEN, s’adressa le premier à l’auditoire en indiquant les raisons pour lesquelles le corps enseignant protestait.

Après avoir évoqué brièvement la situation dans le département, il conclut en spécifiant que l’augmentation des prix et l’inflation sont la cause du malaise et non pas la hausse des salaires.

M. Servolles, secrétaire de l’Union locale CGT regrette que le pouvoir et le grand patronat n’aient pas tiré une leçon des évènements de mai-juin l’an passé.

Ayant brièvement évoqué les principales revendications, M. Servolles, après avoir dit que « La victoire n’est pas obtenue mais le combat sera gagné », conclut : « Vive le 11 mai, qui n’est que le prélude de luttes plus importantes ».

UNE MOTION

A l’issue de ce meeting, l’assistance se rendit à la sous-préfecture où M. Jacques Millorit, Sous-préfet, reçut une délégation qui lui remit la motion suivante :

« Les travailleurs et travailleuses du Châtelleraudais, rassemblés ce jour, 11 mars 1969, à l’appel de la CGT et de la FEN, constatent que le gouvernement et le patronat ont rejeté sans examen les offres constructives d’accords contractuels et portent en ce sens, seuls, la responsabilité de l’échec de la rue de Tilsitt.

« Les travailleuses et travailleurs exigent :
- un collectif budgétaire pour l’Éducation nationale, permettant d’assurer la scolarité jusqu’à 16 ans et les créations de postes d'établissements nécessaires à la démocratisation de l’enseignement ;
- que le SMIG soit relevé de 20 pour cent ;
- l’application de l’échelle mobile qui garantirait le pouvoir d'achat ;
- l’augmentation immédiate de tous les salaires, traitements, retraites et pensions ;
- la réduction du temps de travail et l’avancement de l’âge de la retraite.
- l’extension et l’application des droits syndicaux ;
- la garantie de l’emploi ;
- l’application d’une réforme démocratique de la fiscalité.

« Le gouvernement et le patronat ont les moyens de faire face aux revendications des travailleurs :
- en réduisant les énormes profits des monopoles capitalistes,
- en réduisant les privilèges fiscaux et tarifaires octroyés aux grandes sociétés privées,
- dans les dépenses improductives de l’État,
- en prenant des mesures énergiques contre les spéculateurs qui continuent à exporter les capitaux.

Les travailleurs et travailleuses :
- demandent aux Pouvoirs publics locaux, que soient respectées et appliquées les décisions de Grenelle sur les libertés et droits syndicaux qui, dans certaines se trouvent violés,
- exigent la construction rapide de crèches et garderies d’enfants,
- affirment leur volonté de poursuivre la lutte pour la satisfaction de leurs légitimes revendications ».

A l’issue de l’entrevue, des marches de la sous-préfecture, M, Servolles s’adressa aux manifestants en ces termes : « Nous avons été reçus par M. le Sous-Préfet, qui nous a accueilli. Nous lui avons remis nos motions et il nous a assuré qu’il allait les transmettre par voie hiérarchique. M. le Sous-Préfet est nouveau en notre ville. Il nous a dit qu’il serait heureux de parler avec nous pour nous connaître car il est homme de dialogue. Nous attendons donc qu’il fixe le jour de l’entrevue ».

De son côté, le Comité local de coordination des travailleurs retraités CGT a publié une motion dans laquelle il fait part de ses revendications : insuffisance notoire des allocations, pensions, rentes et retraites vieillesses.