0705312/06/1969MONTMORILLON
Le Comité de grève informe l’opinion
La grève se poursuivra aux Établissements TUB-MÉNAGER et L'AMILUX. Telle est la décision prise par le comité de grève. Celui-ci invite tous les personnels en grève à venir à l’assemblée d’information qui aura lieu aujourd’hui 12 Juin à 16 h, salle municipale de Montmorillon (située à l’angle des routes de La Trimouille et de St-Savin).
Le Comité demande aux grévistes d’organiser leurs moyens de transports, les cars devant rester sur place et ne doivent pas servir au transport pendant la grève.
INFORMATION DE LA POPULATION
Le Comité de grève et les 500 « horaires » en grève nous prie d’insérer la note explicative suivante :
« Le Comité de grève de l’usine Ranger tient à informer la population sur les causes du conflit qui s’est développé à l’usine de Concise.
« Depuis la création du syndicat, il y a 4 ans, le problème de l’application de la Convention Collective de l’Ameublement fut posé.
« Après bien des discussions lors de la grève des bains en mars 1968, la direction accepte d’appliquer la Convention.
« Malgré cette décision l’application subit sans arrêt des retards, c’est ainsi que la classification du personnel n’a jamais été véritablement appliquée, en particulier à l’AMILUX.
En effet une grande partie du personnel devrait être classée « ouvrier spécialisé ».
La Convention dit « Les ouvriers travaillant sur machine qui exécutent des opérations ne nécessitant pas d’apprentissage méthodique et complet sur machine déterminée, sont classés ouvriers spécialisés ». Or, à l’AMILUX ces travailleurs sont presque tous manœuvres ou manœuvres spécialisés.
« Un certain nombre de cas se posent aussi à TUB’MÉNAGER.
« Des problèmes se posent aussi pour les ouvriers professionnels et pour les cadres qui sont classés chef d’équipe alors qu’ils devraient être classés contremaîtres.
Un litige très important aussi c’est celui de l’application de l’article 3.
Article 3 – Paragraphe 4 - Avenant ouvrier de la Convention Collective de l’Ameublement, dit : En cas de travail aux pièces, à la prime ou la chaîne, au rendement, les temps et les tarifs devront être établis de telle sorte qu’un ouvrier, en utilisant son activité sans fatigue anormale, ait la garantie d’un gain supérieur d’au moins 10 % du salaire minimum de sa catégorie ».
« L’application de cet article donnerait de 7 à 10 % d’augmentation à tous les travailleurs de l’entreprise. La situation s’est aussi aggravée par les erreurs importantes constatées ce mois-ci sur les feuilles de paye.
D’autre part à la veille des vacances, les travailleurs demandent une prime de congé de 300 francs, cette prime accordée dans de nombreuses entreprises aiderait les travailleurs à pouvoir profiter véritablement de leurs congés.
« Devant le refus de la direction de discuter de ces revendications, les travailleurs n’avaient plus qu’une solution, la grève.
Le Comité de grève appelle les travailleurs de l’usine à renforcer leur cohésion, la direction doit discuter, c’est la seule solution à un conflit qui aurait pu être évité par une meilleure compréhension de la Direction ».
UN AVERTISSEMENT DE LA DIRECTION
« La direction a constaté que dans la journée d’hier un piquet de grève s’est opposé à l’entrée du personnel dans l’usine, il s’agit-là d’une entrave caractérisée à la liberté du travail, sanctionnée par la loi.
La direction ne désire nullement faire intervenir la police pour faire respecter la liberté du travail, et ose espérer que les piquets de grève en question prendront conscience de leurs responsabilités aussi bien que des suites qui pourraient résulter de la poursuite d’un tel agissement.
La direction fait appel à l’ensemble du personnel pour qu’aucun incident ne soit à déplorer et demande par conséquent que la liberté du travail soit respectée par tout le monde.
Copie de la présente est adressée à M. l’Inspecteur du Travail à toutes fins utiles.
le 21/08/2022 à 15:44
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org