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Poursuite du conflit social hier aux établissements Tub’Ménager où à l’appel du Syndicat la majorité des ouvriers en grève s’étaient rassemblés aux portes de l’usine de la route de Concise, porteurs de pancartes et de banderoles sur lesquelles on pouvait lire la majorité des revendications : « Nos 20 centimes », « Nous voulons vivre », « Nos salaires », « Sans ouvriers pas d’usines », « Ranger, des sous », « Sans salaire pas de travail », « Nos vingt centimes et le travail reprend », « A travail égal, salaire égal avec nos 7 % », « Tous unis dans la lutte pour nos revendications », « L’union fait le force », « Tous unis dans l’action », etc.

Défilé à travers l’usine

Peu après 8 heures, le défilé commençait à travers les bâtiments de l’usine, les ouvriers scandant sur l’air des lampions leurs principales revendications.

Une délégation était à nouveau reçue par la direction, elle ressortait une heure après sans pour autant semble t-il que les difficultés aient été aplanies.

En fin de matinée un bruit persistant circulait parmi les grévistes « le directeur M. Ranger » aurait quitté l’usine de la route de Concise pour partir avec sa famille.

Défilé à travers la ville

A 14 h., M. Corbillé, sous-préfet de Montmorillon, qui avait annulé « in extremis » une cérémonie au Vigeant, recevait une délégation des grévistes, délégation accompagnée de M. Laumont. Une nouvelle fois les problèmes furent exposés au représentant du Gouvernement qui fut également informé du départ du directeur et de l’impossibilité pour les travailleurs en grève de poursuivre « le dialogue ». M. Ranger n’ayant, semble t-il, donné ses pouvoirs à personne. Pendant cette rencontre les grévistes défilaient à travers la ville, portant des banderoles et scandant leurs revendications sur l’air des lampions.

A 16 h. le long cortège reprenait la direction des usines de la rue de Concise.

Les délégués étaient reçus par le directeur adjoint chef du personnel, mais ce dernier n’était pas habilité pour prendre des décisions.

Le directeur du personnel était quelques instants après reçu dans les bureaux de la sous-préfecture.

C’est dans un ordre et dans une dignité impeccable que s’était déroulée la manifestation à travers la ville.

En début de soirée une délégation syndicale et ouvrière était reçue à nouveau par le directeur du personnel. Ce dernier a renouvelé aux membres de la délégation qu’il n’était habilité à prendre aucune décision en l’absence du directeur.

Les ouvriers grévistes ont donc décidé de poursuivre le mouvement.