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0711920/11/1969POITIERS

PLUS DE 70% DE GRÉVISTES EGF À POITIERS

L’activité des commerces et de l’industrie perturbée

Le mouvement d’arrêt du travail, décidé par la Centrale syndicale CGT, a été largement suivi par les employés du Gaz et de l’Électricité dans la Vienne et en particulier à Poitiers.

Dans le département, on notait, pour un effectif normal de 350 employés, 174 grévistes. A Poitiers - indiquait-on dans les milieux syndicalistes - le pourcentage des grévistes dépassait 70 %, et il était de 100 % dans certains services. Dans notre ville, le mouvement lancé par le syndicat CGT était suivi par une partie des adhérents de la CFDT.

Le rassemblement boulevard du Grand-Cerf

Par contre, dans deux secteurs rattachés directement à la Direction générale à Paris, on n’enregistrait aucun arrêt de travail.

Les employés de Millac, de l’Isle-Jourdain et de Châtellerault du Groupe régional de production hydraulique (siège social à Brive) ; et ceux du poste d’Ingrandes, du Centre régional de transports et télécommunication (siège social à Nantes) assuraient normalement leur travail.

C’est à 8 h. 30, hier matin, que le personnel s’est rassemblé au Centre de Poitiers, boulevard du Grand-Cerf. Les délégués de la CGT devaient prendre la parole au cours de ce rassemblement et il fut formé d’importants piquets de grève qui assuraient la sécurité des installations.

Les revendications

Deux responsables syndicalistes ont expliqué les motifs du mouvement revendicatif.

Le porte-parole de la CGT a déclaré :

« La grève d’aujourd'hui se situe dans le cadre d’une action progressive qui débutait jeudi dernier, 13 novembre. Ce jour-là, nous nous étions rendus en délégation chez le chef de Centre, et déposé une motion.

« Nos revendications portent sur la reprise des négociations entre la Direction et les syndicats, pour le respect des accords de Grenelle, notamment l’augmentation des salaires de base, la diminution du temps de travail, la révision des grilles de salaires pour les petites et moyennes catégories.

« Devant le refus obstiné de la Direction à reprendre les négociations, les personnels de l’Électricité et du Gaz de France, à l'appel de la CGT et du GNC (Cadres CGT) ont cessé le travail pour une durée de 24 heures, depuis le 18 à 21 h., jusqu'au 19, à 21 h.

« Dès mardi soir, de 18 h. à 21 h, les premiers délestages techniques se produisaient ; ils se prolongeaient dans la nuit.

« Mercredi, à 8 h., coupures et peignages sur le réseau, sous la responsabilité du comité de grève CGT et dans le respect du plan Croix-Rouge (il assure la distribution d’énergie électrique aux hôpitaux, cliniques, maternités, etc...). Ces coupures prenant fin mercredi, à 19 heures. »

Des syndiqués CFDT en grève

« Les gaziers et électriciens n’ont pas déclenché cette grève dans le but de gêner les abonnés usagers domestiques, mais ils ont été conduits à prendre de telles mesures face au manque de parole de leur Direction et le non-respect des accords de Grenelle.

« Ils analyseront les effets de ce mouvement et décideront, dans les jours à venir de la conduite à tenir. Les gaziers et électriciens de Poitiers interviennent dans les prises de positions et décisions nationales de la Fédération de l'Energie, par le jeu des collectifs régionaux ».

Un délégué du Syndicat CFDT de Poitiers précisait :

« Le Syndicat CFDT de Poitiers a jugé l’action menée nécessaire. Une partie de ses adhérents s’est associée à la grève ».

Embouteillages et pas de « Schmilblic »

La grève des employés de l’Électricité et du Gaz a engendré quelques perturbations dans l’activité de Poitiers et de la Vienne.

Pour les particuliers, ce furent dès mardi soir des interruptions dans la diffusion des programmes télévisés ; mercredi matin, le problème du rasage pour les utilisateurs d’appareils électriques. Certains commerçants dont les magasins étaient privés de courant, avaient retrouvé qui les lampes à huile, à pétrole et à alcool, qui les traditionnelles bougies.

Des embouteillages furent provoqués par l’absence d’illumination des feux tricolores.

Notamment, vers 18 heures, Porte de Paris. Dans un concert d’avertisseurs les voitures étaient immobilisées, « bloquées » sur 5 files par endroits.

Également au carrefour de La Madeleine, récemment doté de feux de circulation, vers 18 h. 30, il fallut l’intervention du commissaire central, M. Raymond, et de gardiens de la paix pour réduire l’embouteillage. Les files de voitures s’allongeaient aussi bien sur la route de Bordeaux que sur le boulevard Sous-Blossac.

Autre conséquence de la grève, le jeu télévisé, le « Schmilblic» n’a pu avoir lieu. Près de cent concurrents sont repartis des locaux du Centre d'actualités télévisées, plongé dans l’obscurité.

Des usines fermées

Plusieurs entreprises devaient fermer leurs portes, mises dans l’impossibilité de faire fonctionner leurs installations. Pour Poitiers et sa région, ce furent la SAFT (« Pile Leclanché ») ; pour l’établissement de Poitiers, les ouvriers ne s’étaient pas présentés, la Direction les avait informés la veille de l’arrêt technique du travail ; à Chasseneuil où ils s’étaient présentés, ils ont dû quitter l’usine pour ce même motif.

Également frappés d’inertie, les Établissements Yvernat (postiches) de Saint-Benoit : le personnel avait été avisé la veille.

Par contre « Les Compteurs » n'ont pas interrompu leur activité, disposant d’un fort groupe électrogène autonome.

Dans le châtelleraudais. cessation technique d’activité à la « SFENA », aux Établissements « Geiger » et à l’Entreprise Duteil, à Naintré, etc ...

Peu à peu, dans la soirée, la situation se normalisait - avec la fin de la grève - et Poitiers retrouvait ses lumières.

 

 

le 22/08/2022 à 19:12

Source : Centre Presse

grève, unité, participation, perturbations

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