CGT

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Mouvement de grève aujourd’hui et demain à l’EDF et au GDF. Pour mercredi, des coupures sont prévues. Dans un communiqué remis hier soir, les syndicats du personnel des industries électrique et gazière font connaître les raisons motivant cette grève :

« Pour le personnel d’EGF, les évènements de mai - juin 1968 aboutissent à l’adoption d'un constat, comportant toute une série de dispositions à concrétiser selon des règles arrêtées.

« C’est ce constat que les Directions générales et les Pouvoirs publics se refusent d’honorer.

« C’est donc, pour être clair, la remise en cause des engagements pris dont les Directions générales d’EGF se rendent coupables.

« C’est d’autant plus intolérable que la situation du personnel des industries électrique et gazière se dégrade constamment.

« Est-il acceptable que deux établissements publics en pleine expansion éléments moteurs de l’économie du Pays, versent des traitements à l’embauchage de l’ordre de : 800 F pour les ouvriers qualifiés ; 1.000 F pour les agents de maîtrise ; 1.500 F pour les cadres.

C’est d’autant plus inacceptable que EDF et GDF ont une gestion équilibrée, malgré toutes les contraintes qui leur sont imposées au seul bénéfice des trusts industriels pour lesquels EDF - GDF sont de « bonnes vaches à lait ».

Des exemples significatifs à cet égard : Au 1^er Janvier 1968, l’augmentation du taux de la TVA sur les prix du kWh basse tension sans augmentation des prix de vente a coûté, pour l’année 1968, 22 milliards d’anciens francs à la Trésorerie d’Électricité de France.

La tarification basse tension hors taxe est la moins chère de tous les pays du Marché commun. L’incidence des taxes se situe à près de 30 pour 100 des prix de kWh.

« La tarification moyenne tension appliquée aux abonnés industriels est de loin, HORS TAXE, la moins chère de toute l’Europe, de 10 pour 100 pour les prix anglais et italiens, de 25 pour 100 pour les prix belges, de 20 à 40 pour 100 pour les Allemands.

« Bien entendu les taxes perçues sont reversées aux finances publiques.

« A franc constant, les prix du kWh se sont abaissés en moyenne de 2,5 pour 100 l’an.

« Les charges de personnel ne représentent que 25 pour 100 alors que les dépenses de capital s’élèvent à 37 pour 100.

« La productivité de l’établissement s’est considérablement élevée puisqu’elle atteint 3,6 pour 100 l’an comparativement à la moyenne française de 2,5 pour 100.

« La nationalisation de l’Électricité et du Gaz avait vocation de servir les intérêts de la Nation. Aujourd’hui, elle est détournée de son but sur injonction gouvernementale qui, pour assurer la compétitivité des entreprises françaises sur le plan international, fait supporter aux usagers domestiques :
- Des tarifs qui pourraient être réduits si les industriels payaient ce qu’ils devraient au regard des profits qu’ils réalisent par la fourniture à bon prix du kWh d’électricité.

« Les investissements pour Électricité de France en 1968 représentent 5 milliards de francs soit 50 pour 100 de son chiffre d’affaires.

« Par ailleurs, pour répondre aux besoins de l’expansion économique, les sommes nécessaires aux investissements sont si importantes que les pouvoirs publics imposent à EDF - GDF des efforts de réorganisation et de productivité tels que la vocation du Service Public ne peut plus être assurée conformément à ce que les usagers sont en droit d’attendre.

« C’est pour changer tout cela que les Électriciens et les Gaziers sont dans la lutte et en cela, ils défendent les intérêts légitimes de la population laborieuse.

Les syndicats d’EDF – GDF.