0723513/05/1970CHATELLERAULT
L’Union départementale de la Vienne de la confédération générale des Cadres, nous prie d’insérer :
Depuis quelques mois, on bouge chez les cadres et il semble aujourd’hui nécessaire d’en expliquer les raisons profondes.
Les travaux des Commissions du VIe Plan sont achevés, et les problèmes touchant la Santé ont fourni un copieux rapport. Déficit de la Sécurité sociale, c’est un refrain permanent mais cette fois, cela devient grave.
Face à un problème technique, il y a deux solutions : fermer les yeux sur le vrai problème et tant bien que mal endiguer ; ou bien s’attaquer au fond. C’est, semble-t-il, la première solution qui a été choisie.
Il y a déficit ! Augmentons les cotisations. On fera payer ceux qui sont au-dessus du plafond de la Sécurité Sociale (1.500 F. par mois).
Et pour trouver appui auprès de l’opinion publique on clame « les riches paieront » ; le slogan est bon, démagogique ; l’affaire est dans le sac.
Payer n’a jamais fait plaisir à qui que ce soit mais les cadres n’ont jamais refusé de participer à l’effort national proportionnellement à leur pouvoir d’achat mais clamer dans toute la France : les cadres, les riches, la mesure était un peu forte.
Nous aimerions faire un sondage à La Rochelle dans le « port de plaisance » pour relever la profession des propriétaires de bateaux ; nous aimerions connaître les activités professionnelles de tous ceux qui partent maintenant sur les routes avant même le début du week-end. Nous ne pensons pas que l’on trouverait beaucoup de techniciens, d’agents de maîtrise, ingénieurs ou VRP.
Il faut le dire et l’écrire : 1 chef d’équipe ayant 10 ans d’ancienneté dans une entreprise de la métallurgie, qui paye la plupart du temps environ 1/2 mois de prime par an, travaillant 45 heures par semaine, est un riche parce qu’il gagne 1.150 francs de base 40 heures. En effet, son salaire moyen mensuel dépasse 1.500 francs par mois. Alors de qui se moque-t-on ?
Et pour améliorer son sort puisqu’il est riche. Il déclarera dans ses impôts les sommes reçues au titre des allocations familiales. C’est normal, pensez-vous, de cette façon de plus pauvres que lui verront leurs allocations grossir. Détrompez-vous, le surplus ira augmenter le gouffre sans fond de la Sécurité Sociale.
Les cadres en ont assez et c’est pour cela qu’ils manifesteront leur mécontentement dans toutes les villes de France et de Châtellerault et Poitiers en particulier le 20 mai. Ils demandent :
- Qu’enfin on étudie les problèmes de rémunérations et que la vérité soit faite sur l’ensemble des revenus de la Nation.
- Pour qu’on traite sérieusement le problème de la Sécurité sociale par une table ronde : assurés sociaux, médecins, pharmaciens et gouvernement.
- Que l’on cherche d’autres remèdes que celui qui consiste à leur demander une contribution, car, comble de l’ironie dans les deux ans cela ne suffira plus : le déficit sera encore plus important.
- Qu’on respecte leur régime de retraite qu’ils payent de leurs deniers et qu’ils défendront avec acharnement, car ils savent que si leur régime est atteint, demain ce sont tous les régimes qui disparaitront.
- Qu’enfin on leur reconnaisse la place à laquelle ils ont droit.
- Qu’on accepte de discuter leurs problèmes, car eux aussi en ont : faut-il rappeler qu’actuellement ils payent très lourdement les fusions d’entreprises par de nombreux licenciements ».
le 08/09/2022 à 18:46
Source : Centre Presse
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