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L’Union départementale CGT et CFDT communiquent, avec prière d’insérer :

En 1968, ils étaient en France trois millions, soit six pour cent de la population et notre région de Poitou-Charentes en contenait 16.000 la même année. (Chiffres cités dans : « France. Travail. Emploi et Population (Ministère). Dix ans au service des étrangers et migrants. Le Fonds d’Action sociale pour les travailleurs migrants », page 7).

Dans la Vienne, ils se répartissent essentiellement à Poitiers et à Châtellerault ; à Poitiers même, trois groupes se distinguent par ordre de décroissance numérique : les Portugais, les Nord-Africains et les Yougoslaves.

Alors que des cités, il est vrai plus opulentes que la nôtre, telles que Tours ou Nantes, ont songé à construire des foyers d’accueil et même certaines tout aussi modestes comme Blois ou Montluçon, où peut-on rencontrer ces immigrés chez nous ? Eh bien ! pour ce faire, nous sommes contraints à un effort car le « matériel humain » est confondu avec le matériel tout court, voire même bien moins entretenu que ce dernier.

En guise de logement, nous trouvons au mieux « l’Algéco » rectangulaire (5 m. x 2 m. environ) où l’on se groupe à 3 - 4, parfois à 5, et au pire, l’immonde baraque en planches, perméable aux intempéries. C’est là le foyer où l’on se lave, on cuisine pour manger, on dort, on lave son linge, et où l’on se distrait puisque l’on est coupé de toute vie organique de la cité, vivant en ségrégation, dans l’isolement moral et même au milieu du racisme larvé de la part de certaines gens contre les Nord-Africains.

Ajoutez la cadence infernale de travail (entre 50 et 80 heures par semaine) et la psychose d’angoisse l’accompagnant ; comment s’étonner, comme il l’a pu être constaté, que ces hommes tombent malades, aient la santé ébranlée, ou soient fortement déprimés moralement ?

Qui est responsable de cette forme moderne d’esclavage ? Bien sûr le système du capitalisme sauvage dans lequel nous vivons encore et qui voudrait rendre complice de ses agissements l’ensemble des Français, en leur cachant soigneusement cette lèpre et en les sous-informant délibérément.