CGT

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On nous prie d’insérer :

Si l’UD CFDT de la Vienne a préféré attendre pour expliquer ses positions c’est pour que, malgré son profond désaccord avec la CGC, elle ne voulait gêner, en aucune manière, une action dont certaines motivations sont à coup sûr légitimes.

La CGC a raison de protester contre le 6^e Plan et contre un patronat et un gouvernement qui exploitent de plus en plus insidieusement l’ensemble des travailleurs dont les cadres font assurément partie. Mais la CGC a tord de s’enfermer dans une action corporative et de ne chercher à défendre qu’une catégorie socio-professionnelle.

Le 6^e Plan n’est pas condamnable parce qu’il risque de déplafonner les taux de cotisations de la Sécurité sociale (ce ne serait que justice dans le cadre d’une solidarité nationale effective), ni parce qu’il risque de réduire l’éventail des salaires. La France est le pays où cet éventail est le plus ouvert et aucune morale ne peut justifier que les enfants d’un ingénieur soient mieux logés et mieux nourris que les enfants d’un ouvrier.

Le 6^e Plan est condamnable parce qu’il sacrifie les services collectifs aux intérêts capitalistes et parce qu’il encourage les formes les plus égoïstes de la consommation, réservées aux couches sociales les mieux rémunérées, pendant que la majorité des travailleurs ne peut satisfaire des besoins autrement humains et autrement justes !

Ne songer qu’à l’accroissement de sa propre consommation individuelle relève d’une mentalité de type capitaliste et ne peut, à la longue, que provoquer la révolte légitime de ceux qui veulent une vie plus juste, plus fraternelle et plus libre.

Faute d’une analyse politique sérieuse, la CGC n’a pas su indiquer les vrais remèdes à un malaise réel. Les cadres ne résoudront pas leurs problèmes en restant seuls. Leur lutte n’aura de sens et d’efficacité que s’ils la mènent aux côtés de l’ensemble des travailleurs en acceptant une réduction de l’écart des salaires et un partage des pouvoirs de décision et d’organisation.