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Et lancent un appel à l’opinion publique

La position des personnels chercheurs, enseignants, techniciens et administratifs du Centre National de la Recherche Scientifique et de l'Enseignement Supérieur face aux prévisions budgétaires de 1971 et aux orientations du VI^e Plan pour leur secteur d’activité a fait, hier matin, l’objet d'une conférence de presse. Ce sont les porte-parole des Sections de Poitiers des organisations syndicales SNCS (FEN), SNTRS (CGT), SNPES (CGT), SNPTA du CNRS (CFDT) et SNE-Sup (FEN) qui ont tenu cette réunion, à la Maison du Peuple.

« Action locale dans un contexte national »

Ainsi que l’ont précisé les leaders syndicalistes, il s’agissait « d’une action locale dans le contexte national d’une semaine d’action nationale de l’ensemble des Syndicats de la Recherche Scientifique ».

Les porte-parole des organisations syndicales ont précisé que cette action se situait « à un moment de l’année où se prépare le budget 1971, le premier du 6^e Plan ; or le 6^e Plan, dans ses orientations menace gravement la Recherche scientifique ; en effet, dans ce domaine, le retard pris est irréversible ».

Incidences dans notre région

« L’université de Poitiers n’a pas été retenue par le Plan comme Métropole de Recherche » ont déclaré les responsables des syndicats, en ouvrant le chapitre des incidences des orientations du VI^e Plan à l’échelon du Poitou-Charentes.

Ils ont ajouté que pour Poitiers, il avait été prévu « le maintien des recherches existantes ; or, en cette matière, le maintien signifie stagnation ».

D'autre part, la compression des crédits est très sensible pour l’Aérospatiale, « secteur important pour notre Région ».

« Menace de chômage »

« Notre Région risque de perdre son potentiel en matière grise, avec la notion de « mobilité » des Chercheurs. Cette « évasion des cerveaux » serait désastreuse pour le Poitou-Charentes, qui perdrait ainsi toute chance d’implantation d’industries exploitant une main-d'œuvre qualifiée et hautement qualifiée » ont affirmé les leaders locaux des organisations professionnelles. Ils craignent en effet, que « la menace qui pèse pour la première fois sur les Chercheurs, surtout contractuels, n’entraîne un exode des ingénieurs vers d’autres régions ; et que les jeunes, formés par notre Région, n’aillent chercher des emplois hors du Poitou-Charentes ».

Actuellement, notre Région compte environ 100 chercheurs, et de 150 à 170 techniciens. Pour les personnels sous contrat, il faudrait - estiment les syndicats - créer 12 postes de chercheurs, et 38 de techniciens. Ils considèrent aussi qu’il est nécessaire de « fournir aux jeunes chercheurs préparant une thèse de 3^e cycle des situations décentes » ; et de créer des postes « pour les chercheurs confirmés ».

« Appel à la population »

Enfin, les leaders syndicalistes de la Recherche Scientifique et de l’Enseignement Supérieur « lancent un appel solennel à la population, directement concernée par les problèmes de la Recherche, pour exiger l’aboutissement de revendications conformes à l’intérêt de tous les travailleurs de notre Pays ».

Dans le cadre de leur semaine d’action, les syndicalistes poitevins ont demandé audience à MM. le Préfet de Région (qui les recevra samedi) ; les Parlementaires de la Vienne, le Recteur d’Académie et le Président de l’Assemblée Constitutive de l'Université.