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Répondant au mot d’ordre lancé par leurs syndicats (CGT, FO CFDT, FEN) à l’échelon national, les personnels enseignants du « Technique », à Poitiers et dans le département, étaient hier en grève.

Cette grève devait être suivie dans des proportions variables selon les établissements et les catégories des enseignants, mais il s’agissait de proportions importantes.

Ainsi, au Lycée Technique d’État de Poitiers, en début de matinée, une estimation approximative chiffrait à plus de 60 % le pourcentage des grévistes.

Au Collège d’Enseignement Technique de Poitiers (Bugellerie), l’arrêt du travail était observé par la quasi-totalité des enseignants : « - C’est la première fois qu’une grève réalise, ici, une telle unanimité », déclarait un syndicaliste.

Les communiqués des grévistes

Plusieurs communiqués expliquent les motifs de ce mouvement de protestation et qui émanent des organisations syndicales locales et des grévistes, nous sont parvenus :

« Le refus de tenir ses promesses »

« Les chefs de travaux, professeurs techniques, professeurs techniques adjoints du Lycée Technique d'Etat et du Collège d’Enseignement Technique annexé, rue de la Bugellerie, syndiqués au SNES ; SNET – AA ; SNEPT – CGT ; SCEN ; et non-syndiqués informent les parents d’élèves que, malgré les déclarations récentes du ministre, l’enseignement technique ne fait toujours pas l’objet des mesures indispensables à l’amélioration des conditions de travail des maîtres.

Les discussions menées depuis de nombreux mois avec le ministère permettaient d’aboutir à un accord devant s’appliquer à la rentrée 1970. C'est en raison du refus des pouvoirs publics de tenir les promesses faites en ce qui concerne l’alignement des services dès la rentrée 1970, qu’ils ont été conduits à faire grève le 14 septembre ».

Les revendications

« Le personnel gréviste du C.E.T. mixte rue du Dolmen à Poitiers, appartenant aux syndicats CFDT, CGT, SNETAA (FEN) présents dans l’établissement à ses heures de cours s'associe au mouvement décidé sur le plan national par la lettre au ministre du 26 mai 70 l’informant que les professeurs de ces établissements n’assureraient pas la rentrée le 14 septembre si les engagements pris à leur égard après de longs mois de négociation n’étaient pas tenus.

En particulier : Promulgation du nouveau statut basé sur 25 h pour les P.T.A. ; promulgation du décret relatif au service des 21 h. des P.E.G. et P.E.T.T. ; résorption de l’auxiliariat par l’augmentation du nombre de postes ouverts au concours normal et possibilité de préparer ce concours pour les maîtres auxiliaires en fonction par réduction de leur service ; parution du décret relatif aux chefs de travaux conformément à l’accord réalisé le 13 mai 70 ».

Un communiqué commun CGT, FO, CFDT, FEN, signale également les motifs de la grève.

80 % des grévistes à Poitiers

De divers sondages, il ressort que le mouvement de grève a été suivi à 80 % dans la Vienne.

On dénombrait, à Poitiers, 80 % de grévistes ; mais dans la capitale de région, on pouvait estimer que cette moyenne était nettement supérieure. En effet, tous les enseignants du CET de Touffenet étaient à leur porte, car il s’agissait de la 1^ére rentrée de cet établissement.

La proportion de grévistes dans les autres villes de la Vienne :

Châtellerault : 65 % ; Montmorillon : 90 % ; Loudun : 65 % ; Civray : 60 %.