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« C'est le « service des lignes » qui, hier vendredi, dans la Vienne a été le plus perturbé par le mouvement de grève : 45 % des agents de ce service avaient cessé le travail.

Si le pourcentage de grévistes, pour les bureaux mixtes et guichets se chiffrait, pour l’ensemble du département à 25 %, la proportion était plus importante à la Recette principale de Poitiers et au bureau de Châtellerault. En effet, hier, un seul guichet était ouvert à la R.P. de Poitiers, fonctionnant pour les opérations urgentes ; la situation était sensiblement la même aux « guichets » du bureau de Châtellerault.

Dans les autres services, le pourcentage des grévistes était le suivant :

Tri et acheminement : 15 % ; centraux téléphoniques : 4 %.

Le travail devrait, en principe reprendre normalement dans tous les services lundi matin.

UNE MOTION

Dans le courant de l’après-midi d’hier, une délégation de syndicalistes cégétistes s'est rendue à la préfecture de région, pour y déposer une motion dont voici la teneur

On nous communique :

« Les agents des PTT du service des lignes de la subdivision de Poitiers et de la direction régionale des Télécommunications, en grève de 24 heures, le vendredi 30 octobre 1970, à l’appel des Fédérations CGT - FO - CFDT des PTT.

Exigent :
- Un véritable reclassement indiciaire.
- Le rétablissement des parités conformément aux engagements de Ségur.

Le profond mécontentement du personnel des lignes est motivé d’une part par le non-respect des engagements pris par le ministre des PTT à la suite des travaux de la Commission Lecarpentier. Celle-ci a siégé au cours de 23 séances pour examiner particulièrement les problèmes de fonction, d’attribution de parité, sans aucun résultat positif dans l’immédiat. L’évolution importante des techniques de construction des lignes téléphoniques doit en même temps apporter une évolution allant vers l’amélioration de carrière pour l’ensemble des catégories du service des lignes.

D’autre part, ce profond mécontentement existe par le fait du manque d’effectif alors que les travaux importants devraient être envisagés pour solutionner le problème du téléphone ; nos emplois sont menacés le Ministère des PTT fait de plus en plus appel aux entreprises privées rejetant par là même les propositions des organisations syndicales pour une augmentation massive des effectifs, pour la modernisation rapide des méthodes de travail. Ces propositions seraient pourtant favorables tant au personnel qu’à l’Administration et aux usagers du téléphone.

A la suite des mouvements de mai-juin 1968, des engagements ont été pris en faveur de la réduction du temps de travail dans les PTT, nous demandons que ces mesures soient effectives au service des lignes par l’intégration complète du temps de trajet dans le temps de travail.

Un autre sujet de mécontentement : les frais de missions et de déplacements qui n’ont pas été revalorisés depuis 1968. Nous demandons l’uniformisation des frais de missions et déplacements pour tout le personnel des services techniques appelé par son travail à se déplacer.

C’est pour toutes ces raisons que le personnel des lignes en grève à plus de 85 % manifeste aujourd’hui sa ferme volonté d’obtenir face à la carence du gouvernement et du Ministère des PTT la satisfaction de ses légitimes revendications ».