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0735810/12/1970VIENNE

UN COMMUNIQUÉ DES LA CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES CADRES DE POITOU-CHARENTES

Sous le titre « Les cadres, les hobereaux et le progrès de la région », l’Union départementale des Cadres, Union départementale de la Vienne nous communique :

« A plusieurs reprises, la Confédération Générale des Cadres a dénoncé le sous-développement de cette région et les conséquences de cet état de fait pour les cadres :
« - Rareté de l’emploi dû à une insuffisance d’industrialisation aggravée d’une absence presque totale de déconcentration.
« - Médiocrité des perspectives offertes, résultant des faibles rémunérations - elles figurent parmi les plus basses de France - et de la rareté qui freine la mobilité,

« Mais, aux causes structurelles héritées d’un passé dont les séquelles sont décidément bien difficiles à effacer, s’en ajoutent d’autres qu’il est indispensable de mettre en lumière pour les combattre.

« Il s’agit, avant tout, de la notion que certaines entreprises - trop d'entreprises - principalement petites et moyennes, ont de la conduite de leurs affaires et de leur personnel en particulier.

« Que, sur cette terre du Poitou-Charentes, aient prospéré naguère certaines noblesse et bourgeoisie terriennes condescendantes vis-à-vis d’un menu peuple tenu à distance et dont elles tiraient profit, cela est bien connu.

« Mais que cette situation se perpétue en 1970 dans les entreprises dirigées par ces hobereaux ou leurs héritiers et que les cadres en soient victimes, cela n’est plus tolérable.

« Que dire, en effet, du patron de telle société de services qui, dépassé par le progrès technique, cherche, pour masquer sa propre incompétence, une excuse dans la soi-disant carence de l’un de ses cadres, transformé ainsi en bouc émissaire ; et de cet autre qui, allergique au syndicalisme, invente un fallacieux prétexte pour licencier l’un de ses collaborateurs coupable de s’être déclaré candidat, sans étiquette syndicale, à la représentation du personnel ; de cet autre aussi qui rétrograde d’un trait de plume son personnel de maitrise ; de cet autre, enfin, qui gaspille le temps précieux de ses cadres ; et de dix, vingt autres hobereaux qui, au nom d’une féodale autorité, foulent la loi aux pieds, humilient les hommes et les femmes, entravent le progrès économique et sapent la paix sociale.

« De tels comportements, multipliés à l’excès, peuvent-ils avoir d’autres effets que de faire un repoussoir de cette région, d’affaiblir son potentiel et de ralentir un développement pourtant si nécessaire ?

« Aux chefs d’entreprises, coupables de tels errements, la Confédération Générale des Cadres déclare : le « fait du prince » n’est plus une méthode de gouvernement ; il est inconcevable qu’il demeure comme tel dans les entreprises. La Confédération Générale des Cadres a toujours affirmé qu’une véritable concertation était nécessaire entre les différents partenaires sociaux et qu’un consensus général, fondé sur la libre confrontation des idées et des thèses, constituait, dans le domaine économique et social, la meilleure garantie, à la fois d’efficacité et de paix, Ce point de vue, qui n’a rien de révolutionnaire comparé aux chimères de doctrinaires coupés des réalités, mais qui l’est vis-à-vis des attardés mandarins et féodaux qui obstruent les voies du progrès réel, a pour lui d’être réaliste, simple et accessible pour peu qu’on le veuille. Il ne peut être que bénéfique si l’on se donne la peine de le mettre en pratique.

« A l’heure où l’on parle plus que jamais de réforme des mentalités, il est essentiel que les responsables patronaux, dans leur ensemble, et particulièrement ceux des petites et moyennes entreprises, prennent conscience des vérités élémentaires que la Confédération Générale des Cadres vient de leur rappeler, même s’ils n’entendent recevoir de leçon de personne ».

 

 

le 26/09/2022 à 19:02

Source : Centre Presse

communiqué, économie, emploi

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