0739805/01/1971CIVRAY
Une quarantaine de personnes réduites au chômage
Émoi à Availles-Limousine
L’année débute mal à Availles-Limouzine où l’atelier de confection « BabyVienne a fermé ses portes : une quarantaine d’employés sont réduits au chômage. L’émotion était vive hier matin, dès que se confirma, à 8 h., la fermeture de l’atelier de la Société « Baby-Vienne », implanté voici trois ans, grâce au concours de la municipalité.
A l’époque, le maire, M. Sarasin, avait mis à la disposition de « Baby-Vienne » un immeuble acquis depuis quelques années, afin de faciliter l’installation d’une petite industrie dans ce chef-lieu de canton du sud de la Vienne. Très rapidement, d’ailleurs, l’affaire devait confirmer l’espoir qu’on avait mis en elle. Rien ne fut négligé et tout semblait donc sourire à cet atelier qui employait, sous la direction de M. Claude Boutron, une trentaine d’employés et, également, une dizaine de personnes à domicile pour le travail à façon. Après avoir connu quelques crises, dues aux épineux problèmes du marché du textile notamment, « Baby-Vienne » semblait avoir repris le dessus... jusqu’à cette matinée du lundi 4 janvier.
La crise éclate
Certes, depuis quelque temps, des bruits alarmants se mirent à courir dès que fut confirmée la création d'un autre atelier à Champagne-Mouton, mais, en fait, rien n’était officiel, et l’on demeurait confiant, bien qu’une partie des cadres eut rejoint la cité charentaise. Le personnel d’Availles avait donc pris normalement le reste des congés annuels du jeudi 24 décembre 1970 au dimanche 3 janvier inclus, sans se savoir menacé d’un quelconque licenciement. Aussi, lundi matin, lorsque les employés - en majorité des femmes - gagnèrent l’atelier de la route de Pressac, ils entendirent le directeur annoncer que « Baby-Vienne » fermait ses portes, « L’atelier ne tourne plus... Il n’y a pratiquement plus de travail... D’ailleurs, le Conseil d’administration avait envisagé de fermer dès le mois de septembre », expliqua-t-il.
Comme on peut l’imaginer, l’entrevue fut pour le moins houleuse, mais le calme malgré tout demeura, en dépit des protestations.
Les délégués du personnel jugent la mesure arbitraire et contraire à la législation du travail, puisqu’aucun préavis n’a été adressé aux intéressés. Seule la municipalité n’a été avertie que par la « bande », nous a-t-on affirmé.
On en était donc là lundi matin mais la colère gronde maintenant dans le petit bourg. On veut quand même espérer que cette malheureuse affaire connaîtra un autre épilogue que celui qui vit la fermeture, il y a quelques années, d’un autre atelier de confection à Charroux avec l’usine « Anthéor ».
Une réunion cet après-midi à la mairie
Bien entendu, les services administratifs sont alertés. De plus, la municipalité availlaise espère l’implantation d’une nouvelle industrie dans ce bâtiment déjà parfaitement aménagé. Outre la démarche entreprise au, cours de l’après-midi d’hier par une délégation du personnel, encadrée d’élus locaux, l’Inspection du Travail, l’ensemble du personnel des Ets « Baby-Vienne » est invité à se présenter, aujourd’hui même mardi 6 janvier, à 14 heures, à la mairie d'Availles-Limousine, où les services départementaux du Travail et de la Main-d’œuvre seront présents.
le 03/10/2022 à 12:20
Source : Centre Presse
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