0749030/04/1971POITIERS
A tenu son 46e congrès à Poitiers
Ouvert hier matin, le 46e congrès de l’Union départementale des syndicats CGT de la Vienne se poursuit aujourd’hui. La séance de clôture, cet après-midi à 18 heures, sera marquée par une allocution de M. René Bidouze, membre de la Commission exécutive de la CGT et membre du bureau de l’UGFF (Union Générale des Fonctionnaires). Plus de 150 délégués participent aux travaux du congrès, qui se déroule dans les Salons de Blossac, à Poitiers. Le bureau du congrès, désigné au début de la première séance de travail, se compose de MM. Jean-Pierre Jallais (EDF), Frank Fabien (Hôpitaux), Mme Micheline Leclaire (Éducation nationale), MM. Jacques Mesurier (Métaux), Serge Sarrazin (Recherche scientifique), Jean-Pierre Coussemaker (Métaux), Jean Chauveau (Union locale de Châtellerault) Paul Venin (Union locale de Chauvigny), Jean-Marie Brion (Union locale de Poitiers), Mme Catherine Surreau (Mutualité agricole), MM. André Laumont, secrétaire général de l’Union départementale, Michel Rogeon (Hôpitaux) et Armand Leclaire, secrétaire de l’Union départementale.
Le rapport, présenté par M. Laumont a ouvert le cycle des interventions. L’exposé du secrétaire général de l’Union départementale comprenait quatre volets : une introduction évoquant la commune ; une analyse de « La société dans laquelle nous vivons » ; un énoncé des revendications et une approche des « moyens de lutte ».
A propos de la Commune, M. Laumont assura qu'« on se doit, en cette commémoration, d’étudier cette période de l’Histoire, d’en tirer les enseignements : de se servir de ces 72 jours légués à notre mouvement ».
Vienne : les salaires les plus bas
Abordant le second chapitre de son rapport, M. Laumont notait que « dans les pays capitalistes, les luttes de la classe ouvrière et des peuples en général, atteignent un degré, d’acuité jamais égalé ». Selon son argumentation « en France, le 5e puis le 6e plan, c’est la mise au service des monopoles d’un énorme réservoir de main-d’œuvre », et il cita le cas de la « liquidation de la Manufacture d’Armes de Châtellerault : 2.300 travailleurs » au profit de deux firmes privées.
Après avoir traité du « grand malaise de la jeunesse », M. Laumont affirma la nécessité d’orienter les travailleurs du département dans les luttes, et d’unir, toutes les forces ouvrières dans l’action quotidienne contre le pouvoir et le patronat, en évitant les embûches du gauchisme, et de l’avant-gardisme ».
« Faire entrer dans la vie notre mot d'ordre »
En matière de revendications, le rapporteur rappela la situation économique de la région, et plus particulièrement du département, où les salaires sont parmi les plus bas de France. Il exposa ensuite les problèmes du temps de travail, de l’âge de la retraite, de la sécurité de l’emploi et de la protection de la santé. Puis ceux spécifiques, des jeunes, des femmes, des travailleurs immigrés, des ingénieurs techniciens et cadres. Pour M. Laumont, « les causes de nos difficultés sont inhérentes au régime dans lequel nous vivons, à la politique économique du système capitaliste, orienté vers le profit maximum pour une petite minorité ».
Parlant des luttes syndicales, le secrétaire général fit remarquer que « si la lutte dans les entreprises est à la base de toute action, elles ne peuvent tout régler et doivent donner l’impulsion à une action plus générale ». Prônant avec force la démocratie syndicale, il en donna cette définition : « la participation totale de tous les syndiqués à la vie de leur syndicat » ; puis il traita du droit syndical et de son application.
Il conclut : « Nous avons une tâche immense à accomplir : renforcer l’unité d’action de la classe ouvrière, doter la classe ouvrière d’un mouvement syndical de classe et de masse, c’est-à-dire faire entrer dans la vie notre mot d’ordre : La CGT partout et pour tous. »
Sous le signe du 1er mai
Le secrétaire départemental de la FEN, M. Nony, qui apportait les salutations fraternelles de son syndicat aux congressistes, affirma l’urgence de rechercher l’unité d’action qui « est possible et payante ».
M. Boucher (Recherche scientifique) s’est prononcé pour la démocratisation de l’Université et « une véritable formation permanente au service des travailleurs ». Après l’intervention de M. Baugé (Transports urbains de Poitiers), M. Colas (Hôpitaux) indiqua que « de minoritaire, le syndicat CGT est devenu majoritaire » en deux ans.
M. Chauveau (Châtellerault) rappela que « ce congrès est placé sous le signe du 1er Mai ». M. Venin (Châtellerault) traita ensuite de la situation dans son secteur. Puis, MM. Levasseur (Enfance inadaptée) Fabien (« La Vie Ouvrière ») et Goupy (PTT) prirent la parole.
« Le sabotage des PTT »
L'Intervention de M, Nargeot (PTT) annonçait la reprise des travaux en début d’après-midi : « Le sabotage des PTT est organisé par l’Administration elle-même : tarifs, attente aux guichets, difficultés d’obtenir un poste d’abonné au téléphone, etc... ».
M. Fleveau a présenté une analyse de la situation dans l’enseignement technique, et M. Belin le rapport financier.
Au nom de l’UNEF, M. Pédrine invité du congrès, prit ensuite la parole : « L’actuelle direction nationale est plus préoccupée d’attaquer les autres syndicats que des revendicatIons étudiantes ; mais nous avons la volonté de reconstruire sur des bases démocratiques le syndicat des étudiants ».
M. Sarrazin (Recherche scientifique) rappela que « notre région est lanterne rouge pour l’octroi de crédits à la Recherche ».
Succédant a la tribune à M. Rogeon (Hôpitaux), M. Mesmin fit applaudir le succès remporté par son syndicat (Union métallurgique de Domine), qui a obtenu un accord instituant de fait l’échelle mobile, M. Lestage (EDF) évoqua les luttes syndicales dans son entreprise (rejet de la convention salariale, en 1969). Mlle Prévost, de l’UNCAL (lycéens) et M. Karaguitcheff, de l’UGFF de la Vienne (Fonctionnaires), puis M. Carré (Châtellerault) sont intervenus et M. Humeau (Recherche) souligna la condition des cadres « des salariés au même titre que les autres ».
Plusieurs autres interventions, prises de parole et questions ont marqué les travaux. M. Collet a conclu par un historique de la Sécurité sociale.
Le socialisme
Une question de Mme Annick Nargeot avait suscité une discussion sur le socialisme. On retiendra notamment le schéma de M. Fabien (Hôpitaux), qui fit remarquer aux congressistes que « faire avancer la démocratie syndicale, faire avancer la CGT partout et pour tous, c’est faire avancer les idées du socialisme ».
Les organisations
Les représentants des organisations syndicales invitées au congrès : MM. Nony et Leclerc de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale), Pédrine. de l’UNEF, et Mlle Prévost de l’Union nationale des Comités d’action lycéens (UNCAL) ont suivi les travaux, M. Vidal, de la CFDT était excusé.
le 08/10/2022 à 14:22
Source : Centre Presse
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