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0754705/06/1971POITIERS

RIEN NE VA PLUS CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS

Qui réclament le départ du Capitaine Bonigal
Ils étaient en grève eux aussi

« Bonigal ! Bonigal ! »

« C’est en scandant le nom de leur capitaine que les sapeurs-pompiers de Poitiers ont terminé à 11 h. 30 hier leur meeting de protestation dans la cour de leur caserne. Une centaine d’employés communaux, venus en délégation apporter leur soutien, reprirent en cœur l’appel au capitaine.

Absent de la caserne - il était en repos - le capitaine Bonigal fut en effet l’objet principal du mécontentement des pompiers qui avaient décidé de se joindre, à leur façon, à la Journée Nationale de la Fonction Publique.

Déclenchée pour 24 heures par la section syndicale des sapeurs-pompiers de Poitiers, affiliée à la CGT, la grève devait prendre en effet une forme particulière. Les hommes de service se tenant dans la cour intérieure de la caserne, discutant entre eux, sans procéder aux travaux d’entretien du matériel, prêts cependant à intervenir pour toutes les urgences : incendies ou accidents.

C’est vers 10 h. 45 que débuta le meeting, en présence du bureau syndical CGT des employés communaux.

M. Devy, secrétaire adjoint de la section syndicale, devait prendre la parole et expliquer les raisons de cette grève. « Ici c’est un véritable stalag », déclara-t-il, « où le respect de la personne humaine est inconnu ». Et, à la demande générale, il cita des anecdotes mettant en cause le Capitaine Bonigal. Il parla d’« ordres idiots » et reprocha à l’officier de « n’avoir pas hésité le cas échéant à brutaliser certains de ses hommes ».

« Nous sommes constamment et publiquement humiliés par notre capitaine », poursuivait le porte-parole des grévistes. « Nous demandons son départ ».

Une demande d'entrevue avec M. VERTADlER

Dans une motion votée à la fin du meeting, les sapeurs-pompiers, outre leurs revendications générales suivantes :
- une diminution des heures de travail (48 heures de service pour 48 heures de repos) ;
- l’obtention des jours de récupération comm e à Lyon (4 Jours de repos sur 2 récupérés) ;
- une augmentation d’effectifs sur la baee d'un sapeur pour 1.600 habitants ;
- un même régime statutaire pour tous les sapeurs-pompiers de France ;
- la suppression des zones de salaires et l’indexation des salaires sur le coût de la vie ;
- l’intégration progressive de l’indemnité de résidence dans le traitement de base.

Ils demandent en outre à être reçus par M. Vertadier, député-maire, pour des « raisons graves de service et des atteintes à la dignité humaine ».

Le capitaine Bonigal : « Ma méthode est statutaire »

Le capitaine Bonigal, chef de corps, devait hier soir nous préciser : « Je n’ai d’ordre à recevoir que du maire et du Conseil d’administration du corps de pompiers. Ma méthode n’est peut-être pas syndicale, mais elle est statutaire et j’ai le devoir de faire ressentir à mes hommes qu’ils ont une mission à assurer ».

Photo : Les sapeurs-pompiers, appuyés par une centaine d’employés communaux, ont tenu un meeting dans la cour de la caserne

 

 

le 15/10/2022 à 13:06

Source : Centre Presse

pompiers, grève, protestation

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