0765113/11/1971POITIERS
On nous prie d’insérer cette lettre ouverte des Fédérations de fonctionnaires UGFF – CGT, Cartel FO, CFDT, FEN, à M. Vertadier, M. Abelin, M. Peyret, députés du département de la Vienne.
Monsieur le Député-Maire,
La hausse des prix sur la base des indices officiels a atteint 4 % au 31 août, dernier par rapport au 1er Janvier 1971, ce qui laisse prévoir une hausse annuelle au moins égale à 6 %, avec un système d’évaluation très défavorable aux salariés (les estimations de la commission supérieure des conventions collectives permettent de penser que cette hausse sera de 8,2 %).
Or, depuis le début de l’année, les augmentations en pourcentage accordées n’ont pas permis de compenser cette hausse et encore moins d’améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires, si bien que ceux-ci se voient refuser le droit de bénéficier de l’accroissement du revenu national et de la productivité, au même titre que tous les autres citoyens. Leur déclassement par rapport aux salariés des secteurs privés et nationalisés s’est encore dangereusement aggravé cette année, déclassement qui ne tient d’ailleurs pas seulement aux différences de pourcentages de majoration, mais aussi, circonstance d’autant plus aggravante que les effets en sont cumulatifs, au fait que ces pourcentages s’appliquent à des traitements de base différents et dont l’écart ne cesse de s’accroître au détriment des agents de la Fonction publique.
Corrélativement, on remarque actuellement, une nette tendance à la défonctionnarisation, soit par contractualisation, soit par emploi de personnels auxiliaires et sous-qualifiés à tous les niveaux.
D’autre part, les Fédérations de fonctionnaires, en refusant, en mars dernier, le projet de convention salariale établi unilatéralement par le gouvernement, entendaient manifester leur volonté d’aboutir à de véritables négociations qui ne soient pas enfermées dans un cadre budgétaire décidé à l’avance, car ils se font une toute autre idée de la concertation.
Depuis cette date, elles n’ont cessé de réclamer l’ouverture de véritables négociations, sans pour cela obtenir de réponse favorable de la part du gouvernement et, en particulier, leur lettre du 11 octobre 1971 au Premier ministre n’a toujours pas reçu de réponse.
Il reste que les problèmes fondamentaux qui ont fait l’objet des discussions de mars dernier restent entiers :
- Minimum mensuel de 1.000 F,
- Réforme de la catégorie B,
- Suppression des zones de salaires,
- Débuts de carrière des catégories, A et B,
- Application de la réforme des catégories C et D,
auxquels il faudrait ajouter les problèmes touchant aux conditions de travail de l’ensemble des fonctionnaires.
Les Fédérations de fonctionnaires de la Vienne susvisées s’adressent à vous, Monsieur le Député, pour qu’à l’occasion du débat du 17 novembre, à l’Assemblée nationale, sur les Charges communes, vous interveniez afin que ce contentieux soit réglé en leur faveur et que vous concrétisiez cette intervention par votre vote.
Ces organisations tiendront, le lundi 15 novembre, une conférence de presse sur ces questions et elles espèrent vivement qu’à cette date elles pourront faire part à leurs mandants de votre réponse et de l’attitude que vous vous proposez d’adopter pour la discussion du budget.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Député-Maire, à l'expression de nos salutations, distinguées.
Pour les Fédérations de fonctionnaires UGFF, Cartel FO, CFDT, FEN.
Le secrétaire départemental de la FEN : M. Veylit
le 17/10/2022 à 15:40
Source : Centre Presse
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