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0766526/11/1971VIENNE

LA FÉDÉRATION CGT DES MÉTAUX LANCE UN CRI D’ALERTE SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS LES USINES DE LA VIENNE

Au cours d’une conférence de presse, M. Hodebourt, membre du bureau de la Fédération des métaux CGT et M. Jallais, secrétaire de l’Union départementale, ont évoqué les conditions de travail dans les entreprises métallurgiques du département, constations qui débouchent vers une action à terme. Cette phase de sensibilisation se situe en prolongement d’une journée d’études et de formation sur les thèmes « hygiène et sécurité » qui s’est récemment tenue à l’Auberge de Jeunesse de Poitiers, les réflexions suscitées au cours des travaux ont amené la Fédération des Métaux CGT à approfondir les problèmes qui concernent en Poitou-Charentes quelque 31.800 salariés et salariées particulièrement.

Début d’une action

M. Haudebourt indique : « Nous avons été amenés à des constatations alarmantes en ce qui concerne les conditions de travail dans les usines les plus importantes de la Vienne. Elles ont des points communs - à savoir qu’il s’agit d’unités à productions rationalisées où la main-d’œuvre féminine est importante, en raison des travaux spécifiques à ces usines. Le personnel féminin offre une dextérité manuelle qui s’adapte fort bien aux travaux minutieux qui sont réalisés. Seulement, la production rationnelle et intensive exige une attention soutenue dans la répétition des gestes, il s’ensuit une agression physique due à la fatigue nerveuse.

A, ces constats, les représentants CGT ajoutent que les usines emploient une main-d’œuvre sous-payée de 0,60 à 1 F de moins par heure à qualification égale par rapport aux zones industrialisées et que les qualifications restent figées (cas des ouvrières spécialisées qui attendent en vain la qualification d’ouvrières professionnelles) .

Le représentant CGT de la Fédération des Métaux indique que « le projet de convention collective actuellement à l’étude doit éviter cette situation professionnelle ».

Pour en revenir aux conditions de travail des femmes, l’action syndicale tend à faire reconnaître l’impérieuse nécessité d’avancer l’âge de la retraite des femmes soumises, pendant toute une vie, à une tension nerveuse quotidienne.

M. Hodebourt poursuit :

« Comment voulez-vous qu’une femme supporte pendant des années la cadence des productions. Actuellement, la fatigue nerveuse individuelle ou collective se constate tous les jours. Tous les jours, il y a un évanouissement particulièrement dans la période qui précède les vacances annuelles et l’apparition de la chaleur. Il y a eu des cas où 30 femmes se sont évanouies sur le lieu de travail.

Aux dépressions nerveuses s’ajoutent les troubles de la vue pour le personnel qui travaille avec des appareils de grossissement.

Le porte-parole du syndicat précise, en évoquant cette situation, que l’on distribue trop souvent des tranquillisants sans contrôle médical, que le nombre des infirmières est insuffisant et que la Médecine du travail ne dispose pas des moyens suffisants pour des actions de prévention et d’information.

« Les conséquences sont graves dit M. Hodebourt, pour le personnel et les directions refusent de divulguer le nombre d’accidents dus aux conditions de travail... ».

Le syndicaliste poursuit : « Que font les pouvoirs publics pour faire respecter la médecine du travail ? Quant à nous, nous proposons, outre l’argument cité plus haut, la mise en place de pauses réelles de détente avec prolongement culturel, lecture, exposition, en bref, une pause délassante qui permette à l’homme de récupérer nerveusement ».

« Ce panorama sur les conditions de travail a pour but de déclencher une action et notre syndicat (la CGT en l’occurrence) est consciente que des améliorations sont possibles ».

H. Sciara

 

 

le 17/10/2022 à 16:42

Source : Centre Presse

conférence, conditions de travail, femmes

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