0771127/01/1972POITIERS
On nous prie d’insérer :
Force Ouvrière informait, il y a quelques jours, l’opinion publique et tous les travailleurs, des mesures de licenciements envisagées à la SCREG (Société Chimique Routière d’Entreprise Générale) de Poitiers.
Nous alléguions fortement, dans ce communiqué, notre mécontentement, solidaires en cela avec nos camarades de la section syndicale de cette entreprise. Malgré cela, la Direction concernée n’en a pas moins profité pour mettre à exécution ses lamentables dispositions.
Si nos premières interventions ont eu pour effet de réduire le nombre des travailleurs qui devaient faire l’objet des mesures que nous savons, onze d'entre eux viennent d’avoir « le privilège » de la mise à exécution du projet de licenciement.
Il faut, en effet, que l’opinion publique sache que la moyenne d’ancienneté de ces travailleurs avoisine 20 ans de service effectif dans cette même entreprise, c’est là que résident les récompenses envisagées par l’employeur.
Nous parlions d’hypocrisie il y a quelques jours, avons-nous eu tort ? L’un des responsables nie avoir prononcé le terme « lock-out » ; la Direction de Poitiers rejette la responsabilité des licenciements sur celle de Nantes, comme si cette dernière avait pu désigner des hommes qu’elle ne connaissait pas ! Cette Direction a tout fait pour nous éviter et se terrer.
Peu importe, on a décidé que ceux dont les rides étaient trop apparentes seraient licenciés... une belle retraite en perspective ! Non, l’Administration ne peut approuver un tel projet contraire à la législation et à la notion élémentaire de justice.
Les délégués du personnel eux-mêmes n’ont pas été avisés du dépôt de demande d’autorisation préalable, cela afin de gagner du temps sur toute intervention syndicale. Cela ne peut que rajouter à la culpabilité de ces responsables.
L'organisation Force Ouvrière entend dès lors saisir les Pouvoirs publics de la gravité de cette situation et de la responsabilité qui leur incombe désormais. Nos camarades responsables nationaux sont prêts à appuyer éventuellement tout recours hiérarchique que nos camarades travailleurs, s’ils étaient exclus, intenteraient auprès du ministre du Travail.
La décision définitive va être prise dans quelques heures... Les travailleurs ont à juger de l’opportunité de notre action. La Justice est encore bafouée par ceux qui se cachent derrière un protectionnisme de plus en plus écœurant.
le 01/11/2022 à 11:33
Source : Centre Presse
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