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L’assemblée générale des vieux travailleurs FO de Poitiers s’est tenue, hier, à la Maison du peuple, salle Jouhaux. Au bureau de celle-ci, se trouvaient présents MM. Roger Lerda, secrétaire confédéral de « Force Ouvrière », Souchaud, président de l’association, Pairault, administrateur, Mme Charrier, secrétaire, ainsi que M. Kurczenski, secrétaire de l’Union départementale de FO.

Mlle Gourdon ; conseiller, représentait M. le Député-maire de Poitiers.

Au cours de cette assemblée, M. Lerda, après avoir rappelé les objectifs de la Confédération FO pour le régime général de la Sécurité sociale, déclara : « Nous estimons indispensable l’avancement progressif de l’âge de la retraite normale à 60 ans, compte tenu de l’impérieuse nécessité d’en relever le niveau ».

S’agissant ensuite de la loi du 31 décembre 1971, votée à l’unanimité par le Parlement concernant la réforme de l’assurance vieillesse de la Sécurité sociale, M. Lerda poursuivait :

« Rappelons tout d’abord que la prise en compte des 37 ans de versements, faisant passer la retraite pleine à 65 ans de 40 pour cent à 50 pour cent, est prévue par paliers jusqu’en 1975, alors que nous demandions son application immédiate. Pour ce qui est du taux à 60 ans, il passera seulement de 20 à 25 pour cent. Ainsi, la même anomalie est maintenue : pour cinq années de versements en moins, la retraite continuera à être diminuée de moitié. Enfin, demeure l’important problème des retraites liquidées avant le premier janvier 1972 sur la base de trente années de cotisations. L’article 8 de la Loi ne leur accorde qu’une augmentation forfaitaire de 5 pour cent. Ceci est anormal. En effet, le régime existant depuis 1930, des retraités ont cotisé pendant 37 ans et demi. Parfois plus. En toute logique, leur pension devrait être majorée, elle aussi pour atteindre les 50 pour cent. Dans le cas contraire la loi ferait naître deux catégories de retraités : les futurs pensionnés au taux de 50 pour cent, les anciens au taux de 40 pour cent et dont les retraites ne seraient simplement augmentées que de 5 pour cent. Tout ceci montre le sens de nos démarches actuelles. Il faut en particulier, que soit accéléré le processus de prise en compte des 37 ans et demi et que soit assurée une revalorisation identique des retraites pleines liquidées avant le premier janvier, ce qui intéresse 800.000 pensionnés. Comme il y a nécessité de revaloriser convenablement les retraites liquidées sur moins de trente années de versements. Mais nous aurons à poursuivre notre action pour que, au cours de cette année, d’autres dossiers soient ouverts.

« Nous voulons parler notamment du calcul des dix meilleures années, des pensions de réversion accordées seulement à 65 ans, de leur taux insuffisant de 50 pour cent et des règles de non-cumul des droits propres et des droits dérivés lors du décès du conjoint. Un autre problème mérite également une solution urgente : la majoration annuelle des pensions, tant en ce qui concerne la date que le taux et la période de référence (les retraités perçoivent leur majoration le 1^er avril, c’est-à-dire beaucoup plus tard par rapport à l’évolution des salaires et des prix). Et encore il ne s’agit là que de quelques questions parmi d’autres, tant le régime général mérite une profonde réforme ».

Parlant du problème de la fiscalité, R. Lerda devait dire :

« Sur le plan du calcul des impôts, nous avons demandé d’une part, que le taux d’abattement de 20 pour cent soit porté à 40 pour cent pour les salariés et retraités et que, d’autre part, ces derniers bénéficient, eux aussi, de la réduction de 10 pour cent comme les salariés en activité, au titre de réduction spécifique du troisième âge ».

Après avoir analysé le récent accord, dans le cadre des ASSEDIC pour la pré-retraite, qui permettra d’assurer, aux personnes entre 60 et 65 ans licenciées par les employeurs, 66 pour cent (puis 70 pour cent dans deux ans) de leur salaire brut, l’orateur portait la conclusion suivante : « On mesurera de degré de notre civilisation au respect qu’elle aura eu à l’égard des personnes âgées ».

Un goûter devait clore cette assemblée générale.

Photo : Les participants dans la salle Jouhaux