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Hier matin, à la Maison du Peuple, les syndicats de cheminots CFDT, CGT, FO, FGAAC tenaient une conférence de presse dont le sujet central était les menaces qui pèsent actuellement sur les trains omnibus.

« Toute relation omnibus est menacée de principe, devaient déclarer les syndicalistes présents. C’est ainsi que des menaces très précises pèsent sur la ligne Poitiers-Parthenay. La décision de transfert sur route a été prise mais nous ne connaissons pas la date. D’autres lignes risquent de disparaître : Tours-Poitiers, Poitiers-Angoulême, Limoges-Poitiers, Poitiers-Niort ».

« La condamnation des omnibus est due au fait que ces lignes sont déficitaires. On compare ce que rapporte le train et ce qu’il coûte. Cela à nos yeux est restrictif et incomplet ; en effet, nous sommes là en présence d’un moyen de transport à rentabilité constante. Et il ne faut pas oublier d’ajouter la régularité et la permanence du service, la sécurité du transport, qui, pour nous, est le point le plus important en notre faveur. On veut remplacer le rail par le car, mais pour 500 ou 1.500 passagers les frais sont identiques pour le matériel et les personnes affectées à cette ligne, alors que par route il faudra deux cars ou plus ».

« Pour améliorer cette rentabilité, poursuivaient les représentants syndicaux, il faudrait aménager les horaires en fonction des heures de travail des usagers (ouvriers ou écoliers), améliorer la qualité du service (manque de matériel dû à une absence d’investissement). Prenons un exemple sur la ligne Angoulême-Tours, les châssis datent de 1925. Un matériel moderne permettrait de faire ce trajet en un temps moindre. L’aménagement de la voie elle-même permettrait d’obtenir une vitesse supérieure et un meilleur roulement »..

Les syndicalistes cheminots concluaient ainsi :

« Par la recherche du meilleur service en premier lieu, la meilleure adaptation aux besoins, en essayant après, et après seulement, de joindre à ce meilleur service le souci de la meilleure gestion. Aussi nous nous réjouissons lorsqu’un train Poitiers-Vivonne est mis en service pour les écoliers. Nous nous réjouirions si un train nouveau Parthenay-Poitiers arrivait vers 7 h. 30 à Poitiers alors qu’actuellement le premier train de Parthenay n’arrive qu’à 9 h. 03. Dans cette situation, qu’elle clientèle l’utilise ? Ce n’est pas la masse des travailleurs et des scolaires. Le soir, la situation est identique. Pourquoi n’y a-t-il pas de train vers 20 h, 15 pour Parthenay, relevant les correspondances des trains de Bordeaux ? Pourquoi l’express Limoges-Nantes part-il 5 minutes avant l’arrivée du train « l’Étendard » Bordeaux-Paris ? Pourquoi a-t-on avancé le Poitiers-Parthenay du midi, rendant impossible les correspondances du Paris-Irun ? Il semblerait que sur cette relation Poitiers à Parthenay, la plus menacée de disparition, aucun effort n’est fait pour améliorer le service, bien au contraire nous sentons une volonté opposée tendant à la suppression.

« Les cheminots sont vigilants devant la passivité ou bien l’action discrète tendant à la suppression de la part des dirigeants de la SNCF. Ils luttent pour que les infrastructures, le matériel soient utilisés pour le plus grand service du Poitou et de la Nation. Ils appellent les usagers à se joindre à eux afin qu’ils agissent au sein des associations des usagers des transports publics. La population du Poitou doit savoir que son inorganisation est un atout dans les mains de l’État et de la SNCF pour lui imposer la suppression des trains omnibus.

« A cet effet, les syndicats des cheminots de Poitiers demandent aux usagers du chemin de fer d’intervenir auprès de leurs élus, de leurs organisations professionnelles ou autres, de signer massivement des pétitions afin de faire respecter leurs droits légitimes en matière de transport ».

« Les usagers de la SNCF peuvent se mettre en relation avec nous en nous écrivant à l’adresse suivante : Comité des Cheminots pour la défense des lignes – 21 rue Arsène-Orillard à Poitiers ».