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0783908/06/1972POITIERS

LA GRÈVE CGT : PARTICIPATION PLUS OU MOINS IMPORTANTE SELON LES SECTEURS À POITIERS

Le mot d’ordre de grève de 24 heures, lancé par la Confédération générale du travail, a été diversement suivi dans le département de la Vienne. Très faible, pour ne pas dire inexistant, dans certains secteurs, très important dans d’autres, comme le secteur public et nationalisé, le nombre des grévistes reste, comme toujours difficile à évaluer.

Selon l’Union départementale de la CGT, le mouvement de grève a été largement suivi dans le secteur public et nationalisé, chez les cheminots, dans les PTT, à l’EDF, dans les services de santé. La participation a également été importante dans les entreprises privées, dans les secteurs de la métallurgie et du bâtiment, notamment, ainsi que dans les transports. Un point particulier à noter : le pourcentage de grévistes dans les entreprises en déplacement à Poitiers : 100 % à la SPIE de Batignolles, un nombre important à la SITUB de Marseille. D’autre part, les ouvriers du Livre ont cessé le travail dans une proportion de 90 % environ.

Par contre, dans les PTT, selon la Direction régionale des services postaux, il n’y avait aucun gréviste sur les soixante personnes employées dans les services de tri et d’acheminement. Et dans la matinée de mercredi on ne comptait, toujours selon l’administration, que 62 grévistes sur 110 à Poitiers et 19 sur 43 à Châtellerault, dans les services de distribution.

Un imposant défilé
Mais le succès le plus spectaculaire remporté par la CGT aura été celui de la manifestation dans les rues de Poitiers, à laquelle plus de deux mille personnes ont pris part. Après s’être rassemblés promenade des Cours, les manifestants se sont dirigés vers le centre de la ville (notre photo) par la rue du Faubourg-St-Cyprien, la rue Jean-Alexandre et la rue Magenta. En tête du cortège avaient pris place les dirigeants départementaux de la centrale syndicale suivis de porteurs de pancartes, des trois lettres « CGT » et de très nombreuses banderoles indiquant soit la participation des différents services ou entreprises, soit évoquant un problème particulier ou une revendication spécifique. On pouvait lire notamment : « Non à la sous-qualification », « Suppression des zones de salaires », « L’heure d’information sur le temps de travail », « Halte à la répression », etc ...

Une délégation reçue à la Préfecture
Les manifestants scandèrent les mots d’ordre qui résumaient les raisons de la journée de grève : pas de salaires de moins de 1.000 francs et la retraite à 60 ans. Parfois, les slogans se faisaient plus politiques et plus humoristiques. Après être passé place Leclerc, rue des Grandes-Écoles, rue Gambetta et rue Victor-Hugo, le cortège arriva devant la préfecture où le texte de la résolution devait être porté au préfet de région. Une délégation de six personnes pénétra dans le bâtiment. Elle était composée de MM. Laumont, secrétaire de l’Union départementale, Jallais. secrétaire-adjoint, Brion, secrétaire de l’Union locale, Martin, secrétaire-adjoint, Chauveau, secrétaire de l’Union de Châtellerault et Fabien, secrétaire du Syndicat des hôpitaux de Poitiers. A sa sortie, M. Laumont rendit compte de l’entrevue qu'eut la délégation avec M. Inizan, directeur du cabinet de M. Vochel :
« Au cours de la discussion, nous avons surtout parlé du droit syndical, dit-il, et signalé le cas d’entreprises du département où il était violé. Nous avons aussi parlé des salaires ».

Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme.

Des communiqués de soutien

Dans des communiqués qu’ils nous ont remis, le SNE Sup de l’Université de Poitiers « exprime sa solidarité à l’égard des revendications des travailleurs de la CGT en lutte contre les salaires inférieurs à 1.000 F, pour la retraite à 60 ans et le déblocage des carrières » et les syndicats SNTRS (Syndicat national des travailleurs de la Recherche scientifique) et le SNPESB (Syndicat national des personnels de l’enseignement supérieur et des bibliothèques) expriment « leur mécontentement en matière de salaire » réclament « la pension à 800 F par mois » et estiment que « le gouvernement manque à son devoir en nature sociale les concernant ».

Photo : La manifestation dans les rues de Poitiers

 

 

le 27/11/2022 à 18:12

Source : Centre Presse

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