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Où il ne manque plus qu’un quart de l’effectif

La reprise du travail chez Hutchinson a fait, hier, un bond en avant qui peut être imputé à la décision prise, la veille, par la CGT, de nombreux membres du personnel demeurés à leur domicile et n’ayant pas connaissance de la position de leur syndicat reprenant alors le travail. A la reprise de poste, en dépit des péripéties que nous relatons ci-dessous, 650 personnes étaient présentes, leur nombre ne devait pas cesser de s’accroître dans la matinée, laquelle a été marquée de quelques incidents heureusement sans gravité.

Si, pour la première fois, on a vu des forces de gendarmerie sur le « campus » disons tout de suite que le contact avec les grévistes resta bon enfant tant dans le propos que dans l’attitude.

Les grilles d’entrée scellées dans la nuit

On savait que la nuit et l’embauche du matin verraient les grévistes ou leurs « sympathisants » tenter quelque chose ; c’est ce qui s’est passé !.. Entre 4 et 5 heures, un groupe de personnes dont nul ne peut dire, d’ailleurs si elles ne sont pas étrangères à l’entreprise, se mettait à condamner les grilles d’entrée à l’aide de chaines qui furent ensuite noyées dans un béton, lequel n’eut guère le temps de sécher. A 7 heures, les grévistes renforçaient ce dispositif en se massant devant les accès provoquant là un bel embouteillage, aucune voiture ne pouvant pénétrer dans l’usine, C’est par une petite porte de service que s’effectua l’entrée du personnel, cela dans une atmosphère qu’on peut dire détendue par rapport à celle qu'on avait connu les jours précédents.

Peu après, afin de permettre aux automobilistes de dégager leurs véhicules pris dans la cohue, les gendarmes faisaient sauter chaînes et béton pour ouvrir les portes. Dernier incident de la matinée, les forces de l'ordre durent faire circuler quelques grévistes qui s’étaient couchés sur la chaussée pour empêcher un camion de pénétrer dans l’entreprise.

L’après-midi, alors que les grévistes demeurant en place ne se comptaient plus que par dizaines, M. Heer, directeur, recevait l’Inspecteur du Travail. Il lui confirmait sa décision de ne pas recevoir les délégués CFDT, ceci en raison de leur attitude et de la forme qu’ils avaient imprimée à leur action.

Le reste de la journée se déroula sans autre fait notable et en soirée, on apprenait que la CFDT avait décidé de tenir, ce matin, à 6 h. 45, un meeting devant l’entrée d’Hutchinson.

Un appel du Comité de soutien

Dans un communiqué, le Comité de soutien des grévistes d’Hutchinson appelle la population à soutenir l’action engagée en envoyant sa contribution au CCP numéro 151 809 K, Limoges, Suzanne Masson.