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L’Union départementale CFDT, a réuni, hier soir à Poitiers, une conférence de presse au cours de laquelle M. Vidal, membre de la collégiale de l’UD a précisé trois aspects de la grève qui se poursuit à l’usine Hutchinson d’Ingrandes : les revendications, le climat général et la présence des gauchistes.

Sur le premier point, que nous avons largement développé depuis le début du mouvement, M. Vidal a affirmé que les 1.000 francs mensuels ne représentaient en fait que 865 francs pour 40 heures de travail et que 99 ouvriers ne les toucheraient pas encore. Il a également rappelé les conditions de travail (augmentation des cadences depuis huit mois) et d’hygiène (un WC pour cent vingt ouvrières) ; il a enfin regretté qu’aucune garantie n’ait été obtenue quant aux sanctions éventuelles pour fait de grève.

« Le climat social s’est détérioré depuis le début, par la faute du patronat » a déclaré M. Vidal qui a noté le « refus systématique du patronat de négocier les premiers jours, les actes de violence qui sont uniquement le fait de la direction ». Le membre de l’Union départementale a à ce propos « félicité les ouvriers d’avoir su garder leur sang-froid et regretté que le soir même, il n’y ait pas eu de confrontation dans les bureaux de la police entre la direction et les témoins.

M. Vidal a indiqué que la CFDT avait déposé une plainte après les incidents du mardi 13 mai. « Depuis lundi, le patronat se refuse à toute nouvelle négociation, dit-il encore. D’autre part, l’Inspection du travail a demandé qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre des grévistes.

A propos des gauchistes, M. Vidal indiqua : « Alain Geismar était là, certes, mais à aucun moment il n’a pris la parole, les gauchistes n’ont fait aucun geste, n’ont pas lancé le moindre slogan ; la CGT nous accuse d’avoir parlé à ces gens-là, je reconnais m’être entretenu avec Alain Geismar, mais je pose la question : est-ce que nous sommes en Tchécoslovaquie pour interdire à un syndicaliste de parler à telle ou telle personne. C’est clair : qui veut noyer sa grève l’accuse de gauchisme ».