0787022/06/1972CHATELLERAULT
Le travail a repris mais 4 syndicalistes entreprennent une grève de la faim
Si, en ce qui concerne la marche des installations on peut considérer comme terminé le conflit Hutchinson, il n’en continue pas moins à faire l’actualité à Châtellerault avec les suites qu’il connait maintenant dans la cité même.
La CFDT qui estimait insuffisant le contenu du constat de négociations, avait, mardi soir, dans un communiqué, dit son intention de tenir un meeting afin d’envisager « une nouvelle forme de lutte », il était prévu hier matin à 6 h. 45, mais elle a dû renoncer devant le nombre réduit d’ouvrières et d’ouvriers présents, et en fin de compte le dernier carré des grévistes s’est encore amenuisé, beaucoup de militants choisissant de reprendre le travail. Vers 10 heures, les quelques grévistes demeurant à l’entrée de l’usine procédaient à l’enlèvement de leurs banderoles et quittaient les lieux. Le bruit courait alors que certains d’entre eux avaient décidé de poursuivre l’action par une grève de la faim, mais cette rumeur restait sans confirmation jusqu’à 18 heures.
Grève de la faim
C’est à ce moment-là que le hall d’entrée de la mairie de Châtellerault était occupé par une trentaine de jeunes gens et des responsables syndicaux CFDT. Ces derniers annonçaient que 4 jeunes grévistes - trois ouvriers et une ouvrière - avaient décidé de commencer une grève de la faim. Des lits étaient installés en même temps que sur le parvis de l’Hôtel de ville on mettait en place des panneaux indiquant les raisons de la grève de la faim.
Les dirigeants CFDT se sont refusés à nous communiquer les noms des jeunes gens qui l’entreprennent mais ils nous ont remis un communiqué où il est dit notamment : « Les camarades du Comité de grève ont choisi de continuer la lutte sous la forme d’une grève de la faim pour alerter l’opinion publique sur les conditions de travail dégradantes Hutchinson économisant ainsi les forces du plus grand nombre.
Tard dans la soirée alors que les portes de l’Hôtel de ville étaient fermées on comptait à l’intérieur du hall, 7 personnes (trois lits supplémentaires ayant été installés).
ERRATUM
Une erreur de transmission nous a fait dire hier dans le compte rendu de la grève d’Hutchinson : Les gendarmes faisaient sauter chaînes et béton pour ouvrir les portes, alors que nous écrivions : les gendarmes prenaient position devant l’entrée de l’usine tandis que des ouvriers faisaient sauter chaînes et béton. Encore que nous avons dit que la présence des forces de l’ordre n’avait suscité aucun incident, il convenait de rétablir la véritable version des faits.
le 28/11/2022 à 13:27
Source : Centre Presse
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