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Les quatre grévistes de la faim de chez Hutchinson - car ils ne sont que quatre, même si des chiffres hautement fantaisistes ont été avancés - et leurs trois accompagnateurs, ne seront restés que 19 heures dans le hall de l’Hôtel de ville de Châtellerault. Ils l’ont quitté hier à 13 h. pour se rendre dans une salle du presbytère de l’église Saint-Jean-Baptiste, où asile leur a été offert. Ce déplacement est consécutif à une démarche de la municipalité châtelleraudaise auprès d’eux. Mais revenons aux faits :

Mercredi à 18 heures, le hall de l’Hôtel de ville est occupé inopinément par une trentaine de personnes qui installent quatre et ensuite trois autres lits, à l’intention des protestataires, syndicalistes CFDT de l’usine Hutchinson. De ceux-ci, quatre ont décidé d’entreprendre une grève de la faim pour les raisons qu’on sait. Il y a là MM. André Cornier, prêtre ouvrier, 30 ans, demeurant 30, rue Émile-Georget ; Jean-Pierre Véron, 23 ans, HLM des Renardières ; Jean-Marie Poignant, 20 ans, même adresse ; Mlle Danièle Dubois, 22 ans, 13, rue du Cygne Saint-Jacques ; des trois personnes qui les accompagnent, une seule est identifiée, Mlle Denise Beaïboud, 29 ans, rue Clément-Ader, tous de Châtellerault, et qui vont passer la nuit et la matinée dans le hall. Bien qu’une banderole ait été placée au balcon de l’Hôtel de ville et des panneaux disposés sur le parvis, pour sensibiliser le public, il faut bien dire que la manifestation des grévistes n’éveille qu’un intérêt très modéré.

En revanche, elle préoccupe la municipalité. Quinze mariages seront célébrés samedi, lundi, les tennismen allemands de Velbert seront reçus par les édiles châtelleraudais. L’occupation sauvage du hall, même si elle n’a donné lieu à aucun incident, il faut le souligner, porte atteinte à la réputation de ville sans histoire de Châtellerault, M. Montier, maire adjoint, demande aux grévistes de bien vouloir retirer leur matériel du haIl, on discute et finalement un accord intervient. Les occupants s’en iront à 13 heures, dans une salle du presbytère de Saint-Jean-Baptiste. Les sapeurs-pompiers, venus en voisins, apportent leur concours et une demi-heure plus tard l’opération est terminée. Elle n’aura pas fait plus de bruit que celle inverse de la veille.

Au presbytère, les grévistes semblent plus confortablement installés. Ils ont à l’extérieur placé les panneaux explicatifs de leur action et semblent décidés à poursuivre leur grève. On suivra, dans les jours prochains, l’évolution de la situation...

En début de soirée, les sympathisants des grévistes ont placé à l’entrée même de l’église Saint-Jean-Baptiste la banderole qui était auparavant au balcon de l’Hôtel de ville : « Grève de la faim Hutchinson ».

Des panneaux ont également été mis dans le porche de l’église. Enfin, le parcours menant au presbytère, qui est situé derrière l’église, a été fléché.