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L’UD Force ouvrière nous prie d’insérer :

« Lors de son Congrès du 27 mai dernier, l’Union Départementale des Syndicats Force Ouvrière de la Vienne ne cachait pas ses appréhensions et son scepticisme à l’égard des dispositions prévues au VI^e Plan pour la région Poitou-Charentes.

La récente déclaration d’un conseiller général de la Vienne vient malheureusement confirmer ce sentiment qui laisse présager au terme de 1975 l’aboutissement illusoire des options arrêtées voilà quelques mois.

Les enveloppes financières déjà en retrait sur le montant annuel des crédits initialement prévus ne sauraient contredire l’organisation Force Ouvrière, et les « sucettes entourées de papier » données verbalement à notre région lors d’un récent comité interministériel seront elles aussi loin de répondre aux exigences et aux besoins.

Aux promesses qui tiennent de la démagogie s'ajoute l’hypocrisie permanente illustrée par le texte sur la réforme régionale : on accorde généreusement sur le plan des principes et on reprend tout lorsqu’il s'agit des moyens. La régionalisation telle qu’elle est prévue ne correspond pas aux aspirations des travailleurs.

Principalement centrées sur l’expansion et le développement industriel, les prérogatives du Plan laissent prévoir la création de 43.000 emplois nouveaux pour le Poitou-Charentes. Lorsque l’on sait que les 3 dernières années ont vu 11.000 emplois réellement créés - chiffre jamais atteint pour notre région - cela sous-entend qu’il faudrait annuellement multiplier par 2 et demi le nombre de ces créations d'emploi pour que les options du Plan soient respectées. Nous en reparlerons en 1975 !

Sans aucun doute la position prise voici quelques mois et maintenant encore par les Assemblées départementales des quatre départements de la région, démontre combien le Gouvernement prend trop à la légère les options qu’il fixe pourtant lui-même. C’est pourquoi, alors que les désirs des conseillers généraux sont rendus au stade de l’indifférence, il est difficile de ne pas admettre que la politique actuellement menée par les Pouvoirs publics, correspond davantage à une politique de faveur qu’à des impératifs conjoncturels géographiques véritables. Les disparités inter-régionales ne cessent de s’accroître ; pour notre région, comme pour le V^e Plan, le VI se soldera par des insuffisances.

Trop de retard déjà !

Force Ouvrière attendait en 1972 dans le cadre d’une véritable réforme régionale et pour le plan en cours une possibilité de croissance économique équilibrée, ensuite une vie démocratique locale réelle. Force Ouvrière devra malheureusement convenir que la recherche d’un nouveau souffle pour le Poitou-Charentes est en passe de s’asphyxier.