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Le mouvement a été déclenché par la CFDT à propos de l’application d’une augmentation

Depuis lundi matin, une partie du personnel de l’usine de la Pointe-à-Miteau de la SAFT (société des accumulateurs fixes de traction) qui fabrique la Pile Leclanché est en grève pour une durée illimitée. Dans un communiqué qu’ils nous ont remis hier soir, les délégués syndicaux CFDT - cette centrale soutenant le mouvement - expliquent les raisons de cette grève suivie par les ouvriers qui occupent les postes les plus durs de l’usine.

« Une partie du personnel de la Pile Leclanché est en grève parce qu’ils sont mécontents de l’augmentation telle qu’elle a été imposée par la direction. Quelle a été cette augmentation ? Pour une partie du personnel, 2 % + 1,4 % d’indemnité de réduction d'horaire + 18 centimes. Pour le reste, 2 % + 1,4 % d’indemnité de réduction d’horaire + 18 centimes d’intégration de prime de poste. Ce qui fait 7,3 % pour les uns et 3,4 % pour les autres. Pourquoi des primes de postes ? Les primes de poste sont données au personnel qui travaille sur des postes difficiles et accélérés. Les chaînes de fabrication à la Pile atteignent des cadences infernales. Un exemple : une chaîne R6 sort cent-vingt piles à la minute et il en va de même pour les R 20 et R 14. Le personnel en grève ne critique pas l’augmentation des dix-huit centimes donnée à tous ceux qui n’ont pas de prime de poste mais dénonce les manœuvres de la direction qui, par cette pratique, ne fait que diviser une fois de plus la classe ouvrière.

C’est depuis la rentrée des vacances - le 28 août - que la CFDT, par plusieurs distributions de tracts notamment, a repris son action en faveur d’une augmentation des salaires surtout en faveur des ouvriers dont la tâche est, dans l’usine, la plus difficile et la plus rude eu égard aux conditions de travail. La semaine dernière, dans une motion, la CFDT avait réclamé I’intégration au salaire des primes versées à 40 % du personnel environ, le versement du treizième mois et une augmentation générale des salaires et appointements. En réponse, la direction, selon la CFDT, annonça une augmentation de 2 % pour l’ensemble du personnel et une intégration de prime de 18 centimes du salaire horaire pour l’ensemble du personnel également. Les ouvriers bénéficiant de primes en raison de la dureté des postes qu’ils occupaient s’estimèrent donc gravement lésés ; ainsi qu’elle le déclare dans son communiqué, la CFDT a calculé que ceux-ci ne bénéficiaient que d’une augmentation de 3,4 % contre 7,3 % pour les autres.

Hier matin, des ouvriers en grève se sont rendus en délégation à la préfecture et à l’Inspection du travail. Selon eux, les grévistes occupent pour la plupart des postes-clés dans l’usine. Il faut donc s’attendre sinon à un arrêt de la production du moins à de sérieuses perturbations. Mais, il faut noter que le mouvement est plus suivi par l’équipe du matin que par celle de l’après-midi.