0792503/10/1972POITIERS
Aujourd’hui, M. Fontanet reçoit les syndicats
Comme prévu, le mouvement de grève des personnels enseignants du technique s’est poursuivi hier et le mot d’ordre reste maintenu jusqu’à ce soir.
Les pourcentages de grévistes sont restés les mêmes que ceux des jours précédents. Officiellement, 82 % chez les enseignants des lycées techniques de la Vienne et 84 % dans les collèges d’enseignement technique. Le taux de la région étant respectivement de 55 % et de 75 % de grévistes, soit une moyenne de 72 %. Ces pourcentages tiennent compte uniquement des professeurs de l’enseignement technique devant assurer un cours effectivement le lundi.
On sait que cet après-midi M. Fontanet doit recevoir les représentants des quatre syndicats concernés.
Dans notre édition de samedi, nous avons publié un communiqué émanant du Rectorat de Poitiers dans lequel on pouvait trouver la position du ministre de l’Éducation nationale. C’est à la demande de celui-ci que M. Touchard a choisi, entre autre, la voie de presse pour faire connaitre cette position aux personnels en grève.
C’est ce que nous ont précisé les services du Rectorat quand nous leur avons posé la question que soulève le communiqué du secrétariat régional du Syndicat national de l’enseignement technique et professionnel (CGT), dont on lira de larges extraits ci-dessous .
Le SNETP CGT: « Les informations du Rectorat ne correspondent pas à la réalité »
« La grève des enseIgnants de CET qui s’inscrit dans le contexte de la promotion de l’Enseignement technique est un problème national qui ne peut se régler qu’à ce niveau. C'est pourquoi, l’article de M. le Recteur paru dans les journaux le samedi 30 a surpris et profondément choqué les enseignants en grève. Habitués jusqu’alors à une certaine indépendance des administrateurs de l’Éducation nationale pourquoi M. le Recteur a-t-il tenu à se faire le porte-parole du pouvoir dans ce conflit qui oppose les enseignants au ministre ?
« Un tel article à caractère polémique et politique semble fait pour tromper l’opinion publique sur les raisons véritables de la grève ».
« Les informations fournies ne correspondent pas à la réalité. M. le Recteur semble ignorer le contenu des lettres de M. Guichard du 18 mal 1972, de M. le Conseiller technique du Premier ministre de la même date et de M. Perrillat du 18 mai également, adressées aux organisations syndicales dans lesquelles le gouvernement prend des engagements précis. Engagements qui sont aujourd’hui remis délibérément en cause par le nouveau ministre, qui émane pourtant du même pouvoir politique ».
« L’article tend à faire croire que les organisations syndicales sont hostiles à un recyclage de l’ensemble du personnel, alors que depuis des années elles se battent pour une meilleure formation initiale et une formation continue de tout le personnel, comme peut en bénéficier l’ensemble des travailleurs depuis les lois de juillet 70 et 71 ».
« Mais le fait de lier la revalorisation indiciaire au recyclage est un prétexte pour repousser à une échéance lointaine ou même refuser la promotion véritable de tous les enseignants du technique ».
« Enfin, contrairement aux affirmations, le ministre a eu tout son temps pour discuter « en toute sérénité » avec les organisations syndicales ». ( ...)
« Contrairement aux affirmations contenues dans l’article de presse, la préoccupation essentielle des organisations syndicales est la véritable promotion de l’enseignement technique qui ne peut se faire sans la promotion de ses maîtres. (...)
« Dans l’Académie où en est la situation ? ».
« Quand ouvriront les CET nécessaires ? ».
« Que sont devenus les élèves refusés à la rentrée ? 1 place pour 2 candidats pour certaines catégories ».
« Quand construira-t-on les établissements spécialisés nécessaires pour accueillir les enfants de niveau trop faible ? ».
« Quand assurera-t-on correctement la formation des maîtres auxiliaires en place pourtant prévue par les textes dès l’an passé ? ».
« Il est certain que la polémique stérile qui tend à dresser l’opinion publique contre les enseignants est beaucoup plus préjudiciable à l’enseignement technique que cette grève qui a été rendue inévitable par le non respect des engagements pris et le refus de négociations véritables.
Le taux des grévistes dans la Vienne
Selon les organisations syndicales de CET, les pourcentages suivants étaient relevés dans les établissements concernés de la Vienne : Civray, 92 % ; Montmorillon, 100 % ; Poitiers Bâtiment, 86 % ; Touffenet, 96 % ; Dolmen, 65 % ; Bugellerie, 85 % ; Cbâtellerault, 96 %, et Loudun, 75 %.
le 29/11/2022 à 11:26
Source : Centre Presse
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