CGT

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Cet après-midi nous avons interviewé M. Raynaud qui nous a fait les déclarations suivantes :

« Le 11 juin mes ouvriers m'ont demandé la révision des tarifs. Il n'a pas été question du renvoi de la contremaîtresse ainsi que "l'Avenir" l'a annoncé. Je démens formellement ce que l'on a dit à ce sujet.

« J'ai demandé un délai de huit jours, remettant ma réponse au 19 juin, afin de pouvoir étudier les tarifs qui m'étaient soumis.

« Il fut entendu que le travail continuerait comme par le passé et la délégation de mon personnel, et tout celui-ci, me le promit.

« Le 12, c'est-à-dire le lendemain, de cette conversation je reçus une lettre du Comité du syndicat fixant au 15 juin la date à laquelle je devais rendre réponse.

« Je répondis que, faisant tout le nécessaire pour donner satisfaction à mes ouvriers je pourrais les recevoir le samedi 17, avançant de deux jours le délai convenu. Or le jeudi, à 11 h. 30 un certain nombre d'ouvriers et d'ouvrières ont cessé le travail et le syndicat m'avisait qu'il se tenait à ma disposition pour discuter le tarif.

« Ma décision, à la suite de ces incidents, est nette. Par lettre en date de vendredi soir j'ai prévenu les grévistes qu'ils pouvaient se présenter samedi après-midi pour recevoir paiement de ce que je leur dois. Je considère que la grève a rompu notre contrat de travail et comme le délai de huit jours n'a pas été observé je fais mes réserves quant à l'indemnité que je pourrai leur réclamer.

« Restreignant ma fabrication et diminuant le nombre de mes ouvriers j'ai tenu à leur faire connaître ma décision irrévocable de fermer mon atelier de la rue des Quatre roues et je les engage à chercher du travail ailleurs ».