0807921/02/1973MIREBEAU
L’Union départementale CFDT dont le siège est à Poitiers, 21 bis rue A.-Orillard nous prie d’insérer le texte « une lettre ouverte » qu’elle vient d’adresser au Ministre des Affaires sociales :
Monsieur le Ministre,
« Nous tenons à attirer votre attention sur ce qui se passe dans une usine dont le président-directeur général est le fils d’un ancien ministre que vous connaissez sans doute. Il s’agit de l’entreprise Culturmotor de Mirebeau dans la Vienne.
Les conditions de sécurité et de travail y sont lamentables ; il n’y a ni cabine de peinture, ni aspiration des fumées de soudure, ni ventilation, ni aération, aucun système de sécurité sur les installations électriques et en particulier sur les ponts roulants, aucune issue de secours dans le réfectoire. Une intervention de l’Inspection du Travail en décembre 1972 n’a pas amené le patron à changer d’attitude.
Le 19 janvier, comme une section syndicale CFDT venait de se former, l’Union départementale envoyait au directeur deux lettres recommandées contenant les noms d’un délégué syndical et élu représentant syndical au Comité d’entreprise. Singulière coïncidence, le même jour le patron envoyait une lettre de licenciement à celui que nous venions de désigner comme délégué syndical ; en même temps il faisait circuler des bruits sur de nouveaux licenciements, et comme par hasard les noms avancés étaient ceux d’adhérents CFDT.
Le 2 février, pour se débarrasser du représentant syndical au Comité d'entreprise, il réunit le Comité mais dans des conditions telles que l’Inspection du Travail descendue à Mirebeau 2 jours après, dressait procès-verbal contre le directeur.
Ce dernier, sans tenir compte de l’intervention de vos agents, maintient son licenciement abusif, et le fait suivre d'un troisième licenciement le 8 février contre une de nos adhérentes sans le moindre motif. Un autre de nos camarades recevait le, même jour, une lettre d’avertissement.
Nous avons actuellement fait tout ce qu’il fallait dans le domaine juridique, mais devant une telle violation des lois et en particulier celle du 27 décembre 1968 sur le droit syndical, nous estimons qu’une intervention ministérielle est nécessaire, parce que seule, elle peut avoir des effets beaucoup plus rapides que la voie judiciaire. Et il est des pratiques qu’il faut faire cesser rapidement ».
le 29/12/2022 à 10:04
Source : Centre Presse
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