0808026/02/1973POITIERS
A été définie par M. André Malterre qui a présidé samedi une série de réunions
Président de la Confédération Générale des Cadres (CGC), M. André Malterre a présidé, samedi à Poitiers, une série de réunions qui ont regroupé plusieurs centaines d’adhérents de cette association. Au programme de cette journée étaient, en effet, prévues l’assemblée générale de la Chambre syndicale nationale des représentants et la réunion annuelle de l’Union départementale de la CGC, que préside M. Cholet. Une réunion d’information, tenue comme les autres dans la grande salle de la caisse régionale de Crédit agricole, conclut cette journée et donna l’occasion à M. Malterre de s’exprimer sur plusieurs problèmes qui intéressent les cadres : questions internes d’une part, et préoccupations plus générales d’une autre. Inutile de dire que le président de la CGC a consacré une partie de ses exposés à l’actualité, c’est-à-dire aux prochaines élections législatives.
Au cours d’une conférence de presse réunie samedi à l'Hôtel de France, M. Malterre avait rappelé, la position de sa Confédération à quelques jours de l’échéance électorale.
« La Confédération générale des cadres ne peut se désintéresser des prises de position des partis politiques dans le domaine économique et social, mais il appartient à ses adhérents, au moment de mettre leur bulletin dans l’urne de tenir compte des aspects politiques qui regardent le citoyen et des aspects économiques et sociaux qui regardent le syndicaliste. Ils devront donc tenir le plus grand compte des engagements pris par les candidats sur les problèmes qui nous concernent ». Tel fut le conseil donné par M. Malterre.
Le président de la CGC définit ensuite le rôle du syndicalisme et notamment celui de son organisation : « L’avenir de notre société ne dépend pas uniquement des prises de position des partis politiques et de l’action des gouvernements. Les organisations syndicales ont aussi leur rôle à jouer. Elles doivent, pour cela, éviter trois erreurs : la première est de vouloir s’identifier avec le pouvoir économique. Diriger une entreprise est une chose, représenter les intérêts et les aspirations, des salariés en est une autre. Même si, demain, l’entreprise était co-gérée, la concertation entre les gouvernants, y compris les représentants syndicaux et les gouvernés resterait indispensable ».
« En effet, un syndicaliste PDG deviendrait rapidement plus patron que syndicaliste car les responsabilités assumées ne seraient plus les mêmes, La seconde erreur serait de lier notre sort à celui d’un parti politique, ou d'un gouvernement. En, effet, ce serait confondre la force que représente le syndicalisme avec le pouvoir politique. Or, la finalité n’est pas la même car le pouvoir politique doit être au service de l’intérêt général tandis que l’organisation syndicale bien qu’elle doive s’en préoccuper a pour rôle spécifique de défendre les intérêts dont elle a la charge et les aspirations de ses adhérents ».
Selon M. Malterre, la troisième erreur serait de « se bercer d’un fallacieux espoir que demain naîtra une société tellement parfaite que le syndicalisme n’aura plus aucun rôle à jouer ; quelle illusion ! Tant qu’il y aura des hommes avec leurs ambitions et leur égoïsme, il faudra bien un syndicalisme pour combattre les injustices inhérentes à la nature humaine ». Il poursuivit : « C’est une vérité qu’il faut rappeler inlassablement à une humanité tentée de se croire autre qu’elle n’est, avec ses qualités mais aussi avec ses défauts et ses vices. Le syndicalisme et plus particulièrement le nôtre, doit incarner l’espoir mais aussi l’effort sans lequel tout ne serait qu’illusion et vanité ».
Les autres problèmes nationaux plus spécifiques aux cadres, retinrent l’attention du président de la CGC. Celui-ci releva plusieurs points : discussion de conventions collectives, motivation plus précise des licenciements pour assumer une meilleure sécurité de l’emploi, concertation dans l’entreprise et solution du « drame de l’homme de 50 ans », qui, selon M. Malterre, ne peut retrouver d’emploi et ne peut encore bénéficier de sa retraite.
« Je suis venu à Poitiers parce que nos collègues ont fait un gros effort », assura M. Malterre, L’Union départementale de la CGC dont le bureau est constitué de MM. Cholet, président ; Berbegal, secrétaire général ; Depretz, trésorier, a, en effet, connu un accroissement de ses effectifs de l’ordre de 20 à 25 pour cent.
Sur le plan local, quinze fédérations étaient représentées aux travaux de l’Union départementale. Les UD voisines avaient aussi envoyé leurs présidents, MM. Hure (Charente-Maritime) qui est par ailleurs, président de l’Union régionale ; Périchot (Charente), ou leur secrétaire général.
le 29/12/2022 à 10:07
Source : Centre Presse
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