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0813212/04/1973CHATELLERAULT

DÉBRAYAGE À LA SOCOTRA CONTRE LE MENACE DE LICENCIEMENT DE 49 MEMBRES DU PERSONNEL

La situation à la SOCOTRA s’est brusquement aggravée hier, en début d’après-midi, avec le débrayage d’une partie du personnel, environ 200 sur les 400 personnes que compte l’effectif actuel. Les grévistes envisagent de se rendre ce matin à la Sous-préfecture pour y exposer leurs revendications.

La CFDT : non aux licenciementsLa section syndicale CFDT de la SOCOTRA a publié un communiqué s’élevant contre la menace de licenciement de 49 membres du personnel. Elle conteste la raison invoquée, une mévente à l’exportation, le montant des affaires réalisées par SOCOTRA, dans ce compartiment, ne s’élevant, selon elle, qu’à 48 millions pour un chiffre d’affaires global de 2 milliards 566 millions. La CFDT annonce l’envoi des lettres de licenciement pour le 14 avril, c'est-à-dire huit jours avant même que le comité d’établissement ne soit consulté.

La réponse de la direction de la SOCOTRA

Par lettre adressée au directeur de l’agence de l’emploi, M. Joubert, directeur de la SOCOTRA, a effectué une mise au point, où il déclare notamment :

« Il m’est prêté les propos ci-dessous, que j’aurais tenu dans vos bureaux :
« La section syndicale tient aussi à dénoncer fermement les propos de la direction, qui ose affirmer publiquement au bureau de la main-d’œuvre : « Les 49 lettres de licenciement partiront le 14 avril », cela huit jours même avant que le comité d’entreprise soit consulté et ait pu proposer des solutions à étudier pour éviter les licenciements, en violation de la convention collective ».

« Si la direction SOCOTRA semble déterminée à licencier quoi qu’on fasse et quoi qu’on dise... ».
Je réfute énergiquement avoir tenu ces propos et, de plus, je ne suis jamais allé dans votre bureau.

A l’occasion de votre visite à la SOCOTRA, je vous ai indiqué notre situation économique et sociale :
« Depuis le début du mois de janvier 1973, les récoltes de champignons chez nos adhérents coopérateurs et apporteurs ont diminué sensiblement.

Ces diminutions ont diverses causes :
- les conditions climatiques particulièrement défavorables tout l'hiver (sécheresse) ;
- une baisse de rendement en culture, comparé au rendement moyen des années précédentes pour une même surface mise en œuvre.

Ces réductions d’approvisionnement générales dans la profession depuis trois mois se prolongent contre toutes prévisions.

Notre personnel bénéficiant de la mensualisation avec un horaire garanti de 174 heures par mois sur 2 mois, nous avons donc assuré un salaire correspondant à cette durée et payé 348 heures pour février et mars, alors qu’il n’a été travaillé effectivement que 157 heures sur février et 144 sur mars.

Devant cette situation et en attendant une amélioration des apports de champignons prévisible avec le printemps, nous avons proposé au comité d’entreprise de mettre en congé par roulement d’une semaine, 50 personnes à la fois.

Cette formule nous conduisait à fin mai, date à laquelle nous pouvons vraisemblablement espérer que les récoltes reprendront plus ou moins rapidement leur cours normal.

Si ces dispositions n’étaient pas acceptées par le comité d’entreprise, alors seulement des mesures de licenciements devraient être envisagées.

Le comité d’entreprise a été saisi en temps voulu de ces propositions et la direction ne prendra sa décision qu’après avoir recueilli l’avis du Comité d’entreprise, dont la réunion a été prévue à sa demande le samedi 14 avril ».

 

 

le 29/12/2022 à 16:47

Source : Centre Presse

activité, agro-alimentaire, licenciements

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