CGT

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Débrayages, mouvements de grève illimitée, mise en cause du droit syndical. Depuis plus d’une semaine, la situation sociale dans plusieurs entreprises du département s’est dégradée au point que dans certains cas, on ne voit pas l’issue des conflits en cours. La trêve pascale risque de retarder encore les règlements qui pourraient intervenir.

Dans un long communiqué l’Union départementale CGT donne son point de vue sur la situation dans la Vienne.

« Il apparaît qu’au lendemain des élections législatives, la masse des travailleurs frustrée de la victoire du Programme Commun de la Gauche et lasse des promesses gouvernementales et patronales sur la satisfaction de ses revendications, est consciente que désormais l’heure est venue de se pencher sérieusement et positivement sur ses salaires, conditions de vie, de travail. Les travailleurs veulent vivre mieux, autrement, et ceci rapidement, c’est ce qu’exprime le contenu de leurs revendications et de leurs luttes.

« Face à ceci le patronat qui n’était pas avare de promesses voici quelques temps, oppose maintenant une intransigeance totale, soutenu en cela par le pouvoir et dans le département par les pouvoirs publics (Inspection du Travail).

« Dès le lendemain des élections législatives, les salariés de l’Entreprise Oudin, avec leur syndicat CGT, ont mené une lutte de neuf jours pour arriver à négocier et obtenir satisfaction partielle.

« Quelques jours plus tard, c’était le syndicat CGT de « ENGEENERING » qui appelait à deux débrayages de 2 heures et deux demi-journées de grève pour que soient examinées et prises en compte leurs revendications salariales. Ils obtinrent 4 % d’augmentation générale et 17 % d’augmentation pour les OS.

« Maintenant ce sont les travailleurs de « ROYCO » qui, à l’appel de la CGT sont en grève depuis neuf jours pour les salaires, la réduction du temps de travail, la prime d’ancienneté.

- Neuf jours de grève et pas encore de négociations.

« Chez BLEREAU à Cenon, à l’appel de la CGT et de la CFDT, les travailleurs sont en grève depuis dix jours pour exiger : l’augmentation pour tous de 0,50 de l’heure ; l’alignement de leurs salaires sur ceux de la région parisienne BLEREAU – FENWICK ; la révision des classifications. L’UD CGT aux côtés des travailleurs dans leur lutte depuis le début des conflits mettra tout en œuvre pour que des négociations sérieuses s’engagent dans ces deux entreprises.

« D’autre part, l’UD CGT dénonce avec vigueur les atteintes aux libertés syndicales dont sont victimes ses militants. A Chauvigny, à l’entreprise BRULE, une candidate déléguée est mise à pied pour trois jours ; au Syndicat du Livre, une déléguée du personnel de la SFIL est licenciée avec l’autorisation de l’Inspecteur du Travail, contre la décision du Comité d’Entreprise ; à l’Entreprise LIOT à Pleumartin, le délégué syndical est expulsé de l’entreprise et agressé et blessé par le patron.

« Sur la question de l’emploi, des licenciements sont en cours dans l’industrie champignonnière (Châtellerault et Monts-sur-Guesne), ils créent dans ce secteur de production et dans le Nord du département une situation extrêmement difficile pour des dizaines de foyers de travailleurs.

« Le secrétariat de l’UD, après avoir étudié la situation dans le département, appelle ses militants, les syndiqués et l’ensemble des travailleurs à prendre en mains toutes leurs revendications, à les préciser en commun et à déterminer les formes d’action aptes à les faire aboutir. Le Secrétariat les appelle à engager l’action contre tous les licenciements sans reclassement préalable, à exiger le respect des libertés syndicales et à engager la lutte pour de meilleurs salaires (le salaire horaire devant être au minimum à 6,35, soit 1.100 pour 173 heures par mois), une véritable grille unique des salaires, la refonte des classifications dans toutes les entreprises du département, de meilleures conditions de vie et de travail.