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0815420/04/1973CHATELLERAULT

DURCISSEMENT CHEZ BLÉREAU-PEG

2 délégués syndicaux assignés en référé devant le tribunal de grande instance

Rien ne semble aller pour le mieux à Cenon-sur-Vienne, aux établissements Bléreau-Peg où l’on vivait hier la 11e journée de grève. Pourtant des tentatives de concilier direction et personnel ont été exercées venant de l’autorité de tutelle de l’Inspection du Travail et de M. Pierre Abelin, député-maire. Force est de constater qu’elles ont échoué. La dernière eut lieu en fin d’après-midi, M. Abelin qui avait reçu une délégation du personnel Bléreau accompagnée de M. Merle, maire de Cenon, entrait en contact avec la direction parisienne de la Société mais ne recevait en retour aucune indication précise qui permette de dire qu’on avait avancé d’un seul pas vers la solution du conflit.

Une heure après, à Cenon, nouvelle étape de l’escalade avec l’assignation de deux délégués CFDT et CGT devant le tribunal de grande instance de Poitiers, siégeant en référé ce matin à 10 h., à la requête de la direction Bléreau-Peg pour occupation abusive de l'usine.

Une note d’information de la direction

Ce durcissement était prévisible si l’on s’en tient à la note d’information qu’avait diffusée la direction rappelant l’engagement pris par M. Deleers, directeur « sans même tenir compte des circonstances bien particulières dans lesquelles il avait été obtenu ... », de revenir à Cenon mercredi pour négocier. La note fait état de « l’événement nouveau, capital, intervenu l’occupation de l’usine, cette violation unilatérale des conditions de négociations rendant caduque l’engagement de M. Deleers ». La direction informait les ouvriers concernés qu’ils recevraient ce matin de 8 h à 11 h 30 leur acompte dans une banque châtelleraudaise.

Un communiqué CFDT - CGT

Avant d’être reçues en l’Hôtel de ville une nouvelle fois, à 20 heures par le Député-maire les sections syndicales nous ont adressé un communiqué où on peut lire : « A l’assemblée générale des travailleurs en grève différentes démarches avaient été décidées auprès des pouvoirs publics ; plusieurs délégations étaient reçues par le chef de cabinet du Préfet, par le Sous-préfet, par le Député-maire de Châtellerault, par le maire de Cenon-sur-Vienne. L’Inspection du Travail après de nombreux contacts téléphoniques réussissait à joindre un représentant de la direction à Paris qui proposait de négocier mardi 24 avril à 9 h., mais sans dire si la direction aurait réellement des propositions sérieuses et en posant le préalable de la réouverture de l’entreprise vendredi 20, à 7 h. 30. Les ouvriers ne sont pas dupes, le conflit dure par la faute de la direction qui refuse des négociations sérieuses, ils ne sauraient accepter de tels préalables.

Une déclaration CGT

L’Union locale CGT déclare à propos du conflit Bléreau et d’une manière générale de ceux actuels dans le pays : « Il est évident que les travailleurs ont placé le gouvernement au pied du mur des promesses électorales faites à Provins. Ainsi le gouvernement (Renault) et le patronat (Peugeot-Bléreau) cherchent surtout à gagner du temps. On parle déjà en haut lieu de la nécessité d’étaler dans le temps les mesures prises. Les organisations syndicales de l’entreprise dénoncent les manœuvres de la direction Bléreau qui fait une obstruction systématique à l’ouverture de négociations ».

 

 

le 29/12/2022 à 18:48

Source : Centre Presse

grève, négociations, occupation, justice

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