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Une journée champêtre avec allocution et défilé

« Un 1^er mai pas comme les autres », c’était, pour la journée d’hier, l’objectif que s’était assigné l’Union départementale de la CGT. Il est vrai que depuis plusieurs années, il n’y avait plus de grande manifestation du 1^er mai dans la Vienne. Hier, à Gouëx, la CGT a organisé un rassemblement départemental, sous la forme d'une journée champêtre marquée dans le courant de l’après-midi par une allocution et un défilé dans les rues du village. L’allocution, c’est M. Laumont, secrétaire général de l’Union départementale qui l’a prononcée, affirmant : « Aujourd’hui, le 1^er mai reste une journée de lutte pour les travailleurs et leurs revendications ».

Atmosphère familiale

Malgré un temps pluvieux et le fait que ce 1^er mai s’insérant dans un « week-end » prolongé (synonyme de grandes migrations routières et de dépeuplement des villes et bourgs), le rassemblement de Gouëx a été, pour les organisateurs, un succès relatif. Beaucoup de visages d’enfants et de femmes parmi la foule. Les militants CGT étaient souvent venus en famille. L’atmosphère était celle d’une kermesse champêtre, avec pique-nique, buvette, et des jeux organisés pour petits et grands.

« Un événement historique »

Dans son allocution, M. Laumont a d'abord brossé l’historique du 1^er mai aux États-Unis et en France. Il a rappelé pour le premier « 1^er mai » en France - en 1890 - l’idée qui présidait à cette manifestation :

« Une journée internationale de lutte, pour la réduction du temps de travail (8 h. de travail, 8 h. de repos, 8 h. de loisirs), et la prise de conscience de la solidarité des ouvriers par-dessus les frontières, le début de l’Internationalisme ouvrier ».

Pour l’orateur, « depuis le 1^er mai 1972, une grande période de lutte et d’action » s’est ouverte. Il a évoqué « la signature, en juin 1972, du programme commun aux partis de gauche » qualifiant cet accord d’« événement historique ». Le leader cégétiste a expliqué que ce programme « reprenait toutes les revendications de la classe ouvrière ».

Puis, M. Laumont a analysé les résultats des dernières élections législatives, comparant le nombre des suffrages et des sièges obtenus : « Une minorité gouvernementale impose sa loi au pays », a-t-il estimé.

« Avec Messmer c’est la trique »

Et, a poursuivi le responsable cégétiste, « le deuxième épisode du gouvernement Messmer, c'est la trique. Pour les lycéens, les étudiants et les ouvriers. Mais la classe ouvrière n’est pas décidée à se laisser faire ! ». Après avoir dit qu’il fallait « faire triompher le programme commun, ciment de l'unité », il a parlé des conflits sociaux chez Renault et Peugeot. Pour lui, les luttes syndicales entreprises dans la Vienne « ont le même caractère que celles de Renault et Peugeot : chez Bléreau et Royco, l’organisation syndicale a montré sa puissance ». Avant de conclure en « saluant les travailleurs du monde entier », M. Laumont a affirmé : « Les travailleurs sont conscients qu’ils doivent prendre en main la défense de leurs revendications. Celles qui figurent parmi les promesses électorales du pouvoir, mais aussi celles contenues dans le programme commun ».

Après avoir écouté « L’Internationale », en cortège hérissé de banderoles et pancartes, les manifestants sont allés déposer deux gerbes. Une, devant la plaque commémorative de Fernand Maillochon, qui fut maire de Gouëx et député de la Vienne, l’autre au monument aux morts de la commune.

Photo : Minute de silence et dépôt de gerbe devant la mairie de Gouex à la mémoire de M. Maillochon