0823314/06/1973POITIERS
Mais que les usagers ne se précipitent pas aux guichets car ils embouteilleraient encore davantage les services
Dans leur ensemble, les personnels de la Caisse primaire de Sécurité sociale de la Vienne ont repris hier matin leur travail, aussi bien à Poitiers qu’à Châtellerault, et ce, une journée après que leurs collègues d’autres caisses aient repris leur service.
De leur côté, les personnels en grève de la Caisse d’allocations familiales de Poitiers doivent reprendre effectivement leur travail ce matin.
Après un peu plus de deux semaines de grève, quelle est la situation des assurés et des allocataires de la Vienne ? C’est la question que nous avons posée aux deux directions des caisses de Poitiers.
Plus de 20 000 dossiers en instance à la S.S. de Poitiers
A la Caisse primaire de Sécurité sociale, il y a au moins 20.000 dossiers en instance, sans compter ceux des personnes qui vont venir directement au guichet à Poitiers, et au moins 10.000 à Châtellerault.
Depuis le début de l'année, la situation n’a d'ailleurs jamais été brillante. Mais alors qu’il y a six mois il fallait au moins trois ou quatre semaines de délai, celui-ci, début mai 73, n’était plus que d’une quinzaine de jours. Grâce à un gros effort du personnel, le retard se comblait. Aujourd’hui, tout est à refaire et il n’est pas possible d’avancer un délai.
D’où provenait le retard ? La nouvelle feuille de maladie avec mention de l’identité du praticien, en service depuis le début de l’année, y est pour quelque chose. Car si elle a simplifié la tâche des médecins, elle a compliqué, paradoxalement, celle de la Sécurité sociale. En effet, les assurés ont adressé (on les comprend) les feuilles de maladie dès le premier acte médical. Quand une seconde feuille de soins arrivait à la Caisse primaire dans un délai trop bref, le dossier de l’assuré n’était pas revenu à sa première place, ce qui occasionnait un embouteillage.
Dès le mois de mars, une circulaire fut adressée à chaque médecin leur demandant d’inviter leurs patients à conserver quelques jours les formulaires pour y grouper plusieurs actes médicaux. Cela fut pratiquement sans effet.
Juste avant que ne se déclenche le mouvement de grève, le conseil d’administration de la Caisse primaire de la Vienne avait voté un budget rectificatif complémentaire pour, notamment, augmenter le personnel. Ce budget est actuellement soumis à l’autorité de tutelle. La décision peut demander encore quelques semaines. L’éventuelle création de postes porterait sur une quinzaine d’emplois.
Les Allocations Familiales de mai sont toutes payées depuis hier
A la Caisse d’Allocations familiales, le problème est un peu différent puisque, on le sait, une grande partie des prestations sont traitées sur ordinateur. Les prestations régulières (allocations familiales) du mois de mai ont été envoyées, les dernières, depuis hier soir. Elles ont environ une semaine de retard, retard qui risque de se répercuter pour les allocations du mois de juin.
Néanmoins, la totalité des sommes dues au titre des prestations familiales du mois de mai ont été expédiées. Par contre, un choix dans les priorités d’envoi a dû être fait, ce qui a entraîné qu’aucune carte de notification de virement à un compte bancaire ou d’épargne n’a pu être adressée aux allocataires.
Les dossiers nécessitant un traitement particulier, comme par exemple, les allocations logement de personnes ayant récemment déménagé, ont pris du retard.
Pour résorber ce retard, la direction de la Caisse d’Allocations familiales pense faire appel à du personnel auxiliaire.
Actuellement, soixante-dix personnes environ travaillent au service administratif des Allocations familiales (une cinquantaine d’autres appartiennent au service social).
Cependant, là aussi, une augmentation d’effectifs serait nécessaire, compte tenu de la mise en place des nouvelles législations en matière de prestations sociales et de la nécessité d’une formation permanente dans les tâches nouvelles que le personnel doit accomplir.
La Caisse d’Allocations familiales, qui avait décidé cette année d’envoyer aux familles intéressées les « bons de vacances » un mois à l’avance, fera tout son possible pour que les allocataires reçoivent ces bons avant la fin du mois de juin et en tout cas, au plus tard, avant la fin de l’année scolaire.
Enfin, les deux directions, à la question : « Quels conseils donner aux usagers pour que ceux-ci obtiennent malgré tout satisfaction dans un délai minimum ? », nous ont répondu :
« Qu’ils fassent le moins possible de réclamations par téléphone ou par des visites au guichet. Le temps gagné nous permettra de résoudre au plus vite et au mieux les dossiers en instance. Mais surtout qu’ils ne se précipitent pas sur les guichets ! ».
le 31/12/2022 à 09:54
Source : Centre Presse
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