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Hier à Poitiers, deux manifestations de protestation contre la dissolution du mouvement de l’ultra-gauche « Ligue Communiste » et l’inculpation de son leader, M. Krivine, étaient organisées. La première, sous la forme d’une conférence de presse, a exprimé la position unitaire des partis de gauche et d’organisation syndicale. La seconde, une réunion doit lancée à l’appel d’organisation révolutionnaire, dont le « Comité Anti-Fasciste de Poitiers » qui groupe sur le plan local, de nombreux militants, ex-membres ou sympathisants du mouvement dissous.

La conférence de presse de la Gauche

Tenue a la Maison du Peuple, la conférence de presse a traduit, sur le problème évoqué, la position unitaire du Parti Communiste, du Parti Socialiste, de la FEN, de la CGT et de la CFDT.

Au nom de la CFDT, M. Vidal a demandé : « Aujourd’hui, c’est la Ligue communiste qui est dissoute. Demain, à qui le tour ? ».

Pour sa part, M. Martin (CGT), a dénoncé « de nombreux exemples de collusion entre le patronat et le pouvoir contre les travailleurs ».

Quant à M. Fromonteil (PC), il a dit que la mesure de dissolution « s’inscrit dans tout un plan répressif du pouvoir ».

Mlle Morigeon (FEN) a affirmé que les enseignants ne resteront pas sans réagir ».

Enfin M. Santrot (PS), a expliqué l’événement par la nécessité pour le pouvoir d’une diversion, car il est dans l’impossibilité de tenir ses promesses d’il y a quelques mois ».

En ouverture de séance le texte de la résolution commune aux organisations participantes avait été lu par M. Paul Fromonteil.

Ce texte exprime, en substance cette opinion :

« La faiblesse et la complaisance du gouvernement à l’égard des factieux néo-nazi d’Ordre Nouveau ont été accompagnés lors de la manifestation du 21 juin de manipulations et de provocations dont le gouvernement porte la lourde responsabilité. La dissolution de la Ligue Communiste est d'autant plus inquiétante qu’elle se situe dans un contexte marqué par une aggravation du caractère personnel et autoritaire du régime : atteintes aux droits syndicaux, menaces des ministres à l’égard des hommes de culture, des jeunes, du clergé, des enseignants, etc... ».

Une réunion à la ZUP

La seconde manifestation de cette journée s’est déroulée à la ZUP. Il s’agissait de la constitution d’un « Comité local pour la levée de la dissolution de la Ligue communiste ». Cette réunion se tenait à l’appel de l’AJS (Alliance des jeunes pour le socialisme), de l’AGEP – UNEF, du « Comité Anti-Fasciste de Poitiers » et du Front progressiste. Parmi les participants à cette réunion, on notait un fort pourcentage de militants ayant appartenu à l’organisation dissoute ou proches de ses thèses.