« Retour

0829705/10/1973CHATELLERAULT

LETTRE OUVERTE DE LA SECTION CFDT RIVET À M. ABELIN

La section CFDT - Rivet nous a communiqué avec prière d’insérer, une lettre ouverte à M. Abelin au sujet de la situation syndicale de l’entreprise Rivet :

« Monsieur le Député Maire,

Nous intervenons auprès de vous en tant que premier magistrat de la cité. A ce titre vous portez officiellement le poids et la responsabilité des institutions locales et du fonctionnement harmonieux des relations dans la ville.

Le problème qui nous préoccupe aujourd’hui est celui de la répression anti-syndicale qui s’exerce dans l’entreprise Rivet depuis plusieurs mois sans parler des autres entreprises.

Vous savez qu’au mois de mai 1973, les travailleurs de chez Rivet ont mené une action pour des augmentations de salaires, mais aussi et surtout contre la répression en demandant l’annulation d’une lettre d’avertissement à un délégué du personnel CFDT et la réintégration d’une ouvrière licenciée.

Les travailleurs ont obtenu satisfaction et depuis la direction réagit : augmentation des cadences, mesures disciplinaires, lettres d’avertissement, mises a pied, violant ainsi son propre accord qui prévoyait qu’il n’y aurait aucune sanction après la grève. Mais mieux encore, le 21 juin 1973, un ancien délégué du personnel, déclaré depuis délégué syndical CFDT reçoit une lettre de licenciement pour avoir refusé de travailler sur une machine sale et dangereuse. Cette « faute » n’était qu’un prétexte, d’autres travailleurs de l’entreprise ayant refusé dans les mêmes conditions. Mais ce camarade était à l’origine de la CFDT chez Rivet et la direction voulait s’en débarrasser pour l’exemple.

La direction n’ayant pas suivi la procédure légale de licenciement concernant un délégué du personnel, l’inspection du travail refusera le licenciement et dressera procès-verbal. De notre côté nous attaquons en référé et le 26 juillet 1973 une ordonnance de réintégration est délivrée avec astreinte non comminatoire de 50 F par jour. Néanmoins sous prétexte qu’elle a fait appel (or l’appel n’est pas suspensif) la direction refuse la réintégration le paiement du salaire et ne paye même plus les charges sociales de notre camarade qui a, lui charge de famille. Il est évident que la CFDT ira aussi loin que nécessaire en justice, néanmoins nous ne pouvons admettre que les directions d’entreprises utilisent la loi lorsqu’elle les arrange et la bafoue publiquement lorsqu’elle les gêne.

Nous pensons qu’il est du rôle du premier magistrat de la cité de prendre position et d’intervenir pour faire appliquer les décisions de justice et imposer le respect des lois sur le droit syndical. Car élu de la cité et votant les lois au parlement, législateur donc, vous devez être plus attentif qu’aucun autre à l’application desdites lois et par conséquent des décisions de justice.

Enfin si nous utilisons la lettre ouverte, c’est parce que malgré les informations données, malgré les actions menées par les structures syndicales CFDT, aucun des édiles municipaux, aucun représentant des pouvoirs publics n’est intervenu officiellement pour l’application de la loi et pour la défense des droits des travailleurs, cependant membre à part entière de la cité.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député Maire, nos salutations syndicales.

Section CFDT - RIVET ».

 

 

le 03/01/2023 à 12:04

Source : Centre Presse

répression, municipalité

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation