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0840110/12/1973POITIERS

NOUS SOMMES DES TRAVAILLEURS AU MÊME TITRE QUE LES AUTRES AFFIRMENT LES SALARIÉS DE L’AGRICULTURE

Réunis en assemblée nationale à Poitiers

Les ouvriers agricoles veulent être des travailleurs au même titre que les autres. C’est ce que viennent d’affirmer des délégués de toutes les régions de France réunis à Poitiers sous l’égide de la CFDT. Ces journées d’études ont porté sur les revendications suivantes : qualification, droit syndical, salaires, durée du travail. Sur ce dernier chapitre, les salariés de l’agriculture demandent la parité avec les autres branches sociales, c’est-à-dire 40 heures par semaine et, après le paiement des heures supplémentaires au même tarif que les ouvriers des autres secteurs. Ce qu’ils demandent aussi, c’est le droit syndical et l’application de la loi. On sait qu’une dérogation est prévue pour eux puisqu’il est très rare qu’une exploitation emploie plus de 50 ouvriers. Ce droit syndical, il est demandé même dans les cas où il ne se trouve qu’un ouvrier au lieu de deux (ce que prévoit la loi), car il est des régions où il n’est pas possible de trouver plus d’un salarié par exploitation. Pour les salariés, on souhaite une grille unique, allant du manœuvre au régisseur, ce qui doit permettre la revalorisation des bas salaires qui ne devraient jamais être inférieurs à 1.100 francs.

Pour appuyer cette revendication les salariés de l’agriculture affirment que désormais des tâches importantes leur sont confiées. Ils sont devenus des techniciens conduisant des matériels lourds et précis, très coûteux, ils dirigent des troupeaux, soignent les animaux et parfois, disent-ils, « on trouve seulement deux ou trois ouvriers sur une exploitation de plusieurs centaines d'hectares d’où le patron est toujours absent ».

En ce qui concerne ce chapitre de la qualification et celui des salaires, ils déclarent, affichettes et slogans à l’appui que « les patrons peuvent payer », et pour ce faire, ils donnent des chiffres de production qui sont sans aucun doute contestés par les employeurs. Comme quoi, il est bien difficile de concilier l’inconciliable.

Le moyen-âge est révolu

Ils vont donc engager une campagne fédérale d’actions afin d’obtenir tous ces avantages et quelques autres en matière d’assurance chômage et travail, et ils vont aussi dire qu’avec d’autres catégories de salariés dépendant de l’agriculture (employés de bureau notamment) ils se trouvent défavorisés et que pourtant « ils ont les mêmes patrons ».

Enfin, ils déplorent qu’un courant d’opinion général considère encore les salariés de l’agriculture à un niveau intellectuel et moral très au-dessous de ce qu’ils sont réellement. « S’il y a un mauvais coup de fait quelque part, devait dire le délégué du Loir-et-Cher, dans neuf cas sur dix on accusera un ouvrier agricole... Nous sommes des ouvriers comme les autres, le temps du Moyen-Age est révolu ». Cette remarque a d’ailleurs été reprise par l’ensemble de l’assistance, chacun réclamant un droit égal à l’existence et plus de considération pour une profession exercée par des gens qui se déclarent « hautement qualifiés en raison des tâches qui leur sont demandées ».

Pour revenir sur le chapitre de la reconnaissance du droit syndical, on devait apprendre au cours de cette réunion que vendredi un accord a été signé qui met fin à trois années de discussions avec la FDSEA et la Chambre syndicale. On a ajouté toutefois cette restriction : « C’est bien mais nous ne pouvons traiter qu’avec les patrons qui appartiennent à l’une ou l’autre de ces associations ».

Ces journées nationales d’études ont duré trois jours. Les précédentes s’étaient tenues en Bretagne et à Troyes.

 

le 16/01/2023 à 19:23

Source : Centre Presse

agriculture, assemblée, statut

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