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Tout comme leurs collègues des autres régions, les cinq représentants des organisations syndicales : CGT, CFDT et FEN, membres du Comité économique et social, ne siégeront pas aujourd’hui.

Ils en ont donné les raisons dans une conférence de presse, samedi dernier, à la Maison du peuple.

En effet, si ces organisations ont décidé de nommer leurs représentants (2 pour la CGT, 2 pour la CFDT, 1 pour la FEN) - elles entendent « aller partout où les intérêts des travailleurs sont en jeu » - elles refusent par contre de siéger car, pour elles, « il est clair que la décision d’imposer la CFT (la Confédération Française du Travail) et la CGSI (la Confédération Générale des Syndicats Indépendants) par le gouvernement dans quatre régions (Alsace, Champagne-Ardennes, Provence - Côte d’Azur, Languedoc), constitue pour le pouvoir et le patronat, un banc d’essai de la reconnaissance de ces pseudo-organisations ». En outre, elles estiment sous-représentés les travailleurs, face au patronat.

Cette conférence de presse donna également l’occasion à la CGT, la CFDT et la FEN, de rappeler leurs positions vis-à-vis de la réforme régionale. Elles regrettent que la Région ne soit qu’un établissement public, « un instrument d’administration » et non une collectivité territoriale ayant « le pouvoir de traiter l’ensemble des besoins d’une circonscription ».

De son côté, la FEN expliqua les raisons pour lesquelles elle ne siégerait pas : outre le fait d’être solidaire des deux autres centrales syndicales, la FEN (forte déclare-t-elle, de 15.000 adhérents dans la région) entend dénoncer « l’insuffisance de sa représentation au Comité économique et social où elle ne siège d’ailleurs non pas en tant qu’organisation syndicale, mais en tant que représentante de l’enseignement primaire et secondaire.

Les trois organisations ont été reçues samedi matin par le Préfet de Région auquel elles ont expliqué leur position.

Leur participation dans l’avenir sera fonction de l’attitude du gouvernement.

Les problèmes de l’emploi dans la Région (11.000 chômeurs), le niveau des salaires, l’attitude du patronat régional, les libertés syndicales ont également été abordées avec le Préfet.

Une lettre des cinq délégués a été adressée à M. Fromantin, qui présidera, en qualité de doyen d’âge, l’ouverture de la session.

Évoquant le prochain voyage présidentiel, M. Berody, secrétaire régional de la CGT, a déclaré : « Nous avons décidé que lors de la venue du président Pompidou, les travailleurs et la population ne partageant point l’optimisme officiel, le feront savoir ! ». A la question : « Sous quelle forme ? », M. Berody n’a rien voulu préciser.

Photo : Lors de la conférence de presse ont pris la parole successivement, MM. Chanut, secrétaire régional du Centre-Ouest de la CFDT (au centre) ; Berody, secrétaire régional de la CGT (à droite), Serre, secrétaire départemental de la FEN des Deux-Sèvres (à gauche). Ces deux derniers sont membres du Comité économique et social.